On s’y était habitué. Mois après mois, les lois Covid ont été validées par les seuls élus de la majorité parlementaire. Le résultat était fixé à l’avance : 31 voix pour, 29 contre. Un message assez ambivalent s’est dégagé de ces votes étriqués. Parmi ceux-ci : malgré l’implication de la Chambre, le gouvernement reste seul maître à bord pour imposer des restrictions contestées. En réalité, une bien plus large majorité de députés était d’accord sur le fond des décisions prises.
Le couvre-feu s’est révélé être un des principaux points de discorde. Pour le reste, ce sont toujours les mêmes critiques qui ont fusé : trop peu, trop tard et trop peu cohérent. On a néanmoins pu ressentir dans les rangs du CSV un certain malaise à bloquer les lois Covid. Malgré les argumentations – souvent très pertinentes – développées par Claude Wiseler, l’opposition pure et dure a pris le dessus. Du moins en séance plénière. Car tous les échos émanant des travaux en commission parlementaire, toujours soumis au huis clos, font état d’une approche plus constructive. Le même constat vaut pour le Parti pirate. Par contre, l’ADR et déi Lénk se sont montrés plus catégoriques et donc plus cohérents lors des débats, même si les arguments du parti réformateur ont eu tendance à être plus tendancieux que les prises de position, très réfléchies, de la Gauche.
La majorité n’est également pas exempte de tout reproche. L’attitude parfois hautaine n’a pas servi la cause d’un débat plus serein. Une remise en question a parfois peiné à se développer. Par la même occasion, il faut constater que l’opposition, le CSV en tête, a souvent donné l’impression de détenir la vérité absolue. Des incohérences étaient toutefois à détecter dans les deux camps. Déconfinement jugé trop rapide pour réclamer par la suite des ouvertures plus larges. Ou entêtement sur des propositions pourtant constructives. La liste serait à prolonger.
Des erreurs ont certainement été commises. Il faut toutefois constater que le gouvernement n’a jamais hésité à prendre ses responsabilités, un pas qu’une large frange de l’opposition n’a jamais souhaité faire. Il est plus simple de lâcher du lest lorsque le bout du tunnel semble proche.
David Marques