Un lapidaire «Vladimir, ARRÊTE!» ne va certainement pas amener le président russe à stopper les bombardements sur l’Ukraine. Pourquoi le devrait-il? L’auteur de cet appel, Donald Trump, semble plus que jamais prêt à offrir un cinquième du territoire ukrainien à son ami Poutine. Il s’agirait du prix à payer par Kiev pour retrouver la paix.
Si un tel accord se concrétise, le maître du Kremlin se verrait confirmé dans sa politique impérialiste, qui a pour objectif de rendre sa grandeur à la Russie. Pour le président américain, l’Ukraine et Volodymyr Zelensky sont de toute façon ceux qui ont démarré la guerre.
Même s’il a un peu nuancé ses propos – et s’est même dit «pas content» du nouveau carnage provoqué, hier, par son pote russe à Kiev – Donald Trump continue d’humilier l’Ukraine. Pour preuve : si Zelensky refuse les conditions du prétendu plan de paix négocié par Washington avec Moscou, il serait le seul coupable de la prolongation des tueries.
Le dealmaker Trump réclame tout simplement la capitulation de l’Ukraine. Il a déjà signalé perdre patience, après avoir fanfaronné sans cesse qu’il allait mettre fin à la guerre «en 24 heures». «C’est complètement absurde. Le chemin vers la paix est un long processus.
Mener des négociations est extrêmement compliqué», admettait, mardi, dans nos colonnes Raymond Becker, un des cofondateurs de la Friddens- a Solidaritéitsplattform.
À l’image d’autres pacifistes, il insiste pour renforcer les initiatives diplomatiques, afin de mettre fin à la guerre d’invasion russe. Le peuple ukrainien serait, en fin de compte, le seul à pouvoir juger si les conditions pour une paix «sont correctes et acceptables».
Ce qui se trouve aujourd’hui sur la table n’est rien d’autre qu’un insupportable chantage qui profiterait uniquement au président américain, qui se voit déjà recevant le prix Nobel de la paix, et, plus encore, au président russe.
Ce dernier se verrait offrir non seulement la Crimée, mais aussi quatre oblasts ukrainiens (Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson) que l’armée russe ne contrôle que partiellement.
Pourquoi Vladimir Poutine s’arrêterait-il en si bon chemin? L’Ukraine doit continuer à résister, avec ses alliés, parmi lesquels ne se trouvent plus les États-Unis.