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L’instabilité règne

Le Premier ministre, Luc Frieden, a posé un constat révélateur en marge du sommet de la Communauté politique européenne, organisé jeudi à Budapest.

En comparaison avec ses pays voisins que sont la France, l’Allemagne et la Belgique, le Luxembourg est aujourd’hui le seul à disposer d’un gouvernement qui peut s’appuyer sur une majorité parlementaire stable. Il reviendrait donc au Grand-Duché de contribuer activement à un retour de l’UE sur un chemin où les Vingt-Sept seront en pleine capacité d’agir, à commencer par le moteur franco-allemand.

Avec l’éclatement de la coalition gouvernementale en Allemagne, renforcer la cohésion européenne n’est pas devenu plus simple. Un bras de fer plutôt néfaste est engagé à Berlin. Grands favoris pour remporter les élections législatives anticipées, les conservateurs de la CDU-CSU veulent convoquer dès le mois de janvier les citoyens aux urnes.

Au départ, le chancelier Olaf Scholz visait le mois de mars. Vendredi, il s’est montré ouvert à un avancement de la date du scrutin. Mais quoi qu’il en soit, la formation d’une nouvelle coalition n’ira pas de soi, contrairement à ce que veut faire croire le principal parti de l’opposition.

Pour l’instant, la formation de Friedrich Merz, en pole position pour devenir le prochain chancelier, dénigre sans répit les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz. Les Verts sont encore plus lourdement attaqués et accusés de tous les maux, comme cela est devenu monnaie courante dans de nombreux pays. Rien de tout cela ne va faciliter de futures coopérations.

La France est dirigée par un président affaibli et un gouvernement sans majorité à l’Assemblée nationale. En Belgique, les tractations pour former un nouvel exécutif s’éternisent et une issue n’est pas encore en vue.

L’Autriche est également engagée dans de difficiles négociations qui doivent aboutir à une alliance tricolore. Sans oublier que le Portugal et l’Espagne ne disposent que de gouvernements minoritaires.

Le seul Luxembourg, dans son rôle de bâtisseur de ponts, ne sera certainement pas suffisant dans la quête de former un bloc européen uni et fort. Dans la situation actuelle, il s’avère indispensable que l’esprit de solidarité l’emporte sur les ego des différents acteurs et partis politiques.