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L’industrie, cette mal-aimée

L’essor de la sidérurgie au début du XXe siècle constituera à jamais la base de la prospérité du Luxembourg. Le pays agricole aux structures arriérées s’est transformé en un temps record en une nation moderne. Son courage et le savoir-faire ont depuis lors toujours permis au Grand-Duché de rester à la pointe et consolider son statut d’un des pays les plus riches du monde.

Cet héritage industriel est important, mais (trop) souvent bafoué de nos jours. Depuis la crise sidérurgique au milieu des années 70, le Luxembourg se définit à travers son secteur tertiaire. L’industrie du fer a été relayée par l’industrie financière. Avec le passage à l’ère numérique, l’industrie technologique intègre les rangs des nouvelles formes industrielles qui se sont ancrées au fur et à mesure au Grand-Duché.

L’industrie «classique» garde cependant toute sa raison d’être. Et aussi son importance, car sans industrie, les consommateurs ne trouveraient pas de lait dans les rayons, ils ne pourraient pas rouler dans une voiture équipée avec des pneus à la pointe de la technologie ni même profiter d’une bonne bière.

Il est faux de continuer à associer l’industrie à des installations dominées par d’immenses cheminées, crachant de la fumée noire. Le secteur industriel est lui aussi en train de se transformer et de s’adapter aux exigences écologiques. Dans ce contexte, le gouvernement mise sur un concept clé : l’économie circulaire. Utiliser et recycler toutes les matières premières d’une production semble logique. Il fallait encore encourager, et même forcer, les industriels à opérer ce changement de paradigme. À Sanem, la société Kronospan donne l’exemple. Grâce à un investissement conséquent, soutenu par l’État, sa production de panneaux en bois se fait dans une usine devenue passive. Elle produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. D’autres acteurs se sont aussi engagés dans cette voie.

Malgré ces avancées, l’industrie reste la mal-aimée de certaines mouvances. Pour consolider sa prospérité, le Luxembourg devra pourtant trouver un équilibre sain entre économie et écologie.

David Marques