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L’impossible coalition

À qui le tour? La question se pose après la chute du gouvernement français. François Bayrou n’aura tenu que neuf mois. Le président Emmanuel Macron se dit décidé à nommer «dans les jours à venir» un nouveau Premier ministre. Qui sera désigné pour prendre place sur ce siège éjectable, à un moment où l’Hexagone se trouve plus que jamais dans une crise politique, qui pourrait, sous peu, se transformer en crise sociale, financière et économique?

François Bayrou a justifié, hier, son choix d’engager la confiance de son équipe gouvernementale. «Cette épreuve de vérité, je l’ai voulue (…) Le plus grand risque était de ne pas en prendre», a-t-il clamé devant l’Assemblée nationale. Face à l’endettement, se chiffrant à 114 % du PIB, le Premier ministre déchu estime que «notre pronostic vital est engagé». Son intention était de mettre les députés face à leurs responsabilités. «Vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel», leur a-t-il lancé. Le constat est implacable : la France, un des moteurs de l’UE, se retrouvera toujours dos au mur, peu importe qui va prendre les rênes d’un prochain gouvernement.

Un total de 364 députés a finalement rejeté l’impopulaire projet de budget prévoyant 44 milliards d’euros d’économies. Un rééquilibrage des finances publiques s’avère cependant incontournable. Quelles solutions les différents blocs politiques vont-ils proposer? Pour l’instant, la forme domine le fond. Tous les regards sont tournés sur les tractations pour nommer un prochain Premier ministre. Ce dernier se retrouvera face à l’équation (impossible?) de former une majorité. Les socialistes se disent prêts à prendre la relève, mais sans inclure les formations du centre droit. Le bloc proche du président Macron émet un veto contre toute coopération avec la gauche.

Les responsables politiques français n’ont pourtant plus le choix. Ils doivent s’ouvrir à un gouvernement alliant gauche et droite. Le problème majeur est que la France ne dispose pas de la culture de former des coalitions, une option du pouvoir qui a fait ses preuves au Luxembourg, en Allemagne et même en Belgique qui est, elle, «imbattable» en termes de formation de majorités avec des partis aux antipodes.

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