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Limiter la casse de demain

Des armées pour sauver des vies menacées par le changement climatique ? Il s’agit, en substance, de ce que le rapport du réseau récemment créé et dénommé The International Military Council on Climate and Security, ou «IMCCS» (qui regroupe 32 États jusqu’à présent, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, mais pas la Russie et la Chine), mettra sur la table des négociations de la Conférence de Munich sur la sécurité 2020, qui se tient ce week-end.

En effet, le rapport en question, intitulé «World Climate and Security Report», fournit une analyse de l’impact du changement climatique sur la sécurité humaine dans le monde et, par extension, sur le secteur de la défense : il vise notamment à ce que les militaires soient (davantage) associés dans la lutte contre le dérèglement climatique. Selon le président de l’IMCCS, le général néerlandais Tom Middendorp, l’appui militaire dans la lutte contre le réchauffement climatique est une valeur ajoutée cruciale, notamment en matière de prévention.

Le rapport prône, ainsi, la mise en place de mécanismes de détection précoce de menaces potentielles contre la sécurité humaine mais aussi contre l’équilibre géopolitique mondial, les infrastructures qualifiées de «vitales» et les flux de migrants… climatiques. Dans ce cadre, forces militaires et civiles devront être parfaitement coordonnées, également dans le cadre de l’aide humanitaire à apporter à la suite d’une catastrophe naturelle. De plus, ce même rapport a pour ambition de promouvoir l’innovation dans le but que la technologie puisse, à terme, permettre aux humains de survenir à leurs propres besoins, en fabriquant eau potable et nourriture…

Dans ce monde instable à l’envi et dans lequel les politiques de coopération au développement et de sécurité convergent de plus en plus, il sera sans doute nécessaire de s’appuyer sur les armées et les services de sécurité afin de limiter la casse de demain.

Claude Damiani