Le président de la Fédération luxembourgeoise de football, Paul Philipp, a répondu aux questions soulevées par l’exclusion de notre journaliste au point presse du sélectionneur mardi. Sous les projecteurs d’un plateau de RTL, il a soutenu les conditions de travail imposées au Quotidien pour ce rendez-vous d’avant match : la présence d’un autre journaliste que Julien Mollereau avec, grâce à cette manœuvre, la volonté de voir le dossier Gerson Rodrigues ne pas être trop abordé. On a apparemment trop parlé de ce sujet dans nos colonnes et il est temps de passer à autre chose et surtout de penser à autre chose. Ça n’arrivera pas. Le débat est sur la place publique et à cette sélection problématique pour beaucoup s’ajoute maintenant une entrave à la liberté de presse. Le dossier s’épaissit du côté de la FLF. Deux questions parlementaires sont directement parties mercredi sur les bureaux du Premier ministre et du ministre des Sports pour demander des explications ou au moins des réactions. Oui, on va encore parler du dossier Gerson Rodrigues dans nos colonnes. Plus que jamais.
Mercredi, Paul Philipp a aussi évoqué la liberté de la presse. «Nous savons quelle importance a la presse pour nous, cela doit être une situation gagnante-gagnante pour tout le monde, et nous sommes ouverts à des critiques», a-t-il dit. Inaudible après l’épisode que nous avons connu. Cette exclusion peut être considérée comme un avertissement clair pour les journalistes qui couvrent l’actualité de l’équipe nationale. Ce qui est arrivé à notre collègue peut servir d’exemple. Ceux qui titilleraient un peu trop le sélectionneur ou les joueurs subiront-ils le même sort? La manœuvre est vicieuse, la méthode déplorable. Elle soumet les professionnels de la presse à un risque d’autocensure, à une inquiétude constante en faisant simplement leur travail. La situation n’est pas vraiment «gagnante-gagnante». La décision d’exclure notre journaliste va au-delà d’une simple fâcherie qui peut arriver de temps en temps. Elle remet tout bonnement en cause le principe d’une presse libre d’échanger, de critiquer, de questionner.