Des terrasses noires de monde, des gestes barrières et des consignes respectés… ce week-end, une météo printanière au Grand-Duché a permis de renouer avec les plaisirs simples d’un verre entre amis. Preuve de l’engouement de la population : des files d’attente se sont même formées pour pouvoir s’installer en terrasse. Le 16 mai, une nouvelle étape vers plus de normalité sera franchie, notamment avec une extension des horaires d’ouverture des cafés et restaurants jusqu’à 22 h. Cette politique des petits pas n’est pas forcément mauvaise. Nous avons eu le temps, depuis le 7 avril, de nous habituer aux nouvelles règles pour prendre un petit café en terrasse avec moult précautions. Nous pourrons donc passer à la vitesse supérieure dans une semaine sans nous inquiéter… et sans inquiéter les autorités ? Quand on y regarde de plus près, la stratégie du gouvernement ressemble fort à une rééducation progressive des habitants à la vie sociale tout en ne perdant pas de vue la menace du coronavirus qui plane encore au-dessus de nous. C’est comme si nous avions tous emprunté un parcours de soins vers la guérison avec ses consultations obligatoires, ses nouveaux réflexes à adopter.
Ne pas respecter ce cheminement thérapeutique bien balisé provoque apparemment quelques effets secondaires indésirables. Il suffit de voir ce qu’il s’est passé à Arlon samedi soir, à l’occasion des réouvertures des terrasses des cafés en Belgique après sept interminables mois d’attente. L’horaire de fermeture a été établi par les autorités dès le début de cette réouverture à 22 h et pas 18 h comme au Luxembourg. Et, il fallait s’y attendre, quelques «débordements» ont eu lieu au fil de la soirée sur les terrasses. Attroupements, oubli des gestes barrières, masque perdu, égaré ou laissé dans la poche… Ce n’était pas non plus le chaos total, mais, apparemment, lorsque l’on relâche la bride un peu trop brusquement, il est difficile de maîtriser les ardeurs de certains habitants. Qu’ils soient jeunes ou moins jeunes d’ailleurs. Cela arrivera-t-il aussi dans une semaine au Grand-Duché ? Prudence en tout cas : personne n’a envie de retourner à la case départ et recommencer toute cette «rééducation» depuis le début.
Laurent Duraisin