On ne s’en rend pas toujours compte, mais l’intelligence artificielle (IA) est déjà solidement ancrée dans notre quotidien. Il ne faut même pas ouvrir ChatGPT pour avoir affaire à cet outil. Prenons pour exemple les fonctions de correcteurs d’orthographe et de grammaire, la traduction simultanée en ligne ou les applications de transformation de la voix en texte. Les algorithmes qui génèrent vos fils sur les différents réseaux sociaux sont une autre illustration. Montons dans nos voitures, équipées de régulateurs de vitesse et de distance, dotées d’outils de stationnement automatique, sans oublier les applications de navigateurs, informant en direct sur les ralentissements et bouchons sur les routes.
Tous ces dispositifs numériques peuvent potentiellement vous faciliter la vie. Le Premier ministre, Luc Frieden, dit voir «davantage les opportunités que les risques» liés à une technologie dont le développement se fait à vitesse grand V. «Il s’agit d’une avancée formidable, qui doit néanmoins toujours rester contrôlée par un humain.» Dans cet ordre d’idées, le chef du gouvernement se réjouit de pouvoir rendre visite, dans le cadre de son voyage sur la côte ouest des États-Unis, aux chercheurs du «Human–Centered AI Lab» de l’université de Stanford. Même si la technologie est déjà fortement avancée, on semble encore très loin de robots humanoïdes prêts à prendre le contrôle du monde. Ou pas ? Le «Future of Live Pavillion» à l’exposition universelle d’Osaka exposait des robots se rapprochant sensiblement d’un vrai être humain. L’objectif du pavillon était «d’explorer comment la robotique et l’IA pourraient s’intégrer dans la vie quotidienne au cours des 50 à 1 000 prochaines années».
En attendant ce que nous réservera un futur encore lointain, le gouvernement a fait le choix, tout à fait sensé, de faire du Luxembourg un véritable pôle numérique, misant sur l’IA, les données et la technologie quantique. Les géants américains de la tech demeurent des «partenaires incontournables» pour avancer dans ce domaine, comme l’a souligné, hier, le Premier ministre. Un mal pour un bien ? Il s’agit d’une interrogation supplémentaire qui doit contribuer à répondre à la question centrale : l’IA est-elle un ami ou un ennemi ?