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L’histoire bégaie

Nous savons tous quand le premier confinement a été décrété l’an dernier. Par contre, bien malin celui qui pourra donner la date d’un retour à la «vie d’avant». L’histoire semble encore bégayer. Aujourd’hui, de larges parties de l’Italie sont à nouveau confinées. Les images des rues vides et des patrouilles de police qui admonestent les passants sont de nouveau d’actualité. En Allemagne et en France, nous n’y sommes pas encore, mais le confinement est à nouveau évoqué pour se prémunir d’une troisième vague trop forte qui met à mal les structures de soins… et cela alors que la campagne de vaccination a été lancée il y a deux mois et demi.

Décidément, la «vie d’avant» n’est pas près de revenir. Si cette année 2021 verra sûrement la fin de la phase aiguë de la crise grâce aux précieuses doses de vaccin, nous risquons de ne retrouver qu’un ersatz de «vie d’avant» avec toujours cette menace du Covid-19 et de ses mutants qui planera au-dessus de nos têtes. Qu’on se le dise : le masque risque d’être encore un objet à la mode durant de longs mois. Mais être obligé légalement de nous cacher le visage n’est pas le pire de ce que nous avons subi ces douze derniers mois. Loin de là.

Qui aurait pu imaginer que nous soyons privés de liberté du jour au lendemain pour nous prémunir de cette pandémie mortelle ? Et que nous l’accepterions ? Rues désertées, couvre-feu établi et sévèrement puni, contrôles de police, interdiction d’ouvrir son commerce, interdiction de se réunir chez soi, interdiction de se rassembler trop nombreux dans les lieux publics, interdiction de rendre visite à ses amis, interdiction de s’approcher de ses proches les plus âgés… La crise du coronavirus nous a habitués à faire d’incroyables sacrifices pour permettre de nous sauver de ce péril. Et ces sacrifices vont malheureusement se poursuivre encore quelque temps. Aujourd’hui, les journées s’allongent et se radoucissent. Il y a un an, nous avions tous assisté à l’arrivée du printemps cloîtrés derrière les fenêtres de nos maisons ou de nos appartements, parfois pétrifiés par l’angoisse face à cette maladie inconnue et sans pitié. Espérons que pour ce printemps 2021, nous ne vivrons pas à nouveau cette épreuve.

Laurent Duraisin