La pandémie de coronavirus sera-t-elle un coup de frein ou un coup d’accélérateur pour la politique du gouvernement Bettel II ? Malgré la difficile année 2020 qu’il vient de vivre, le Premier ministre ne perd pas son éternel optimisme. Dans le même temps, il se montre pragmatique, sans fermer trop rapidement des portes. L’exemple le plus marquant est la réforme fiscale qui était annoncée pour 2021. Xavier Bettel avait déjà prévenu en octobre que ce projet phare ne pourrait pas être réalisé comme prévu. «Nous n’en avons pas les moyens», souligne-t-il dans l’interview publiée en ouverture de notre journal ce lundi. Par contre, il affirme «ne rien pouvoir exclure».
D’ici la fin de la législature en octobre 2023, le gouvernement dispose encore d’une marge pour faire avancer ses réformes phare. Mais le temps commence à presser. L’année «perdue» en raison du Covid-19 n’est pas le seul problème qui existe. Les débuts du gouvernement Bettel II ont été en demi-teinte. Le sort de beaucoup trop de projets a été lié à la réforme fiscale. Aujourd’hui, une épreuve de vérité attend les ministres. Pour la première fois depuis longtemps, un gouvernement doit faire avancer le pays sans disposer des ressources financières pour contenter tout le monde.
Il faudra donc faire preuve de courage politique pour s’attaquer aux chantiers les plus explosifs. Une base fiscale pour s’attaquer à la spéculation immobilière est posée. Le Premier ministre a laissé entrevoir sur RTL qu’il envisageait d’enfoncer le clou. Il s’agira de nouveaux éléments pour enfin endiguer la crise du logement, étroitement liée à la crise sociale. La pandémie n’a fait que renforcer les inégalités sociales. Xavier Bettel n’aime pas trop en parler, mais une intervention est indispensable pour maintenir la cohésion sociale.
La crise climatique a également disparu des radars en cette année de crise sanitaire. Le Premier ministre a toujours affirmé ne pas faire de la politique pour plaire à tout le monde. La lutte contre le réchauffement est un de ces combats où un politicien doit prendre des décisions impopulaires. La planète sortira cependant gagnante, fait qui devrait toujours primer sur d’éventuelles sanctions électorales.
David Marques