Un moment incroyable, mais une communion bien trop courte. Nous nous souvenons tous des images du pape François sillonnant avec sa papamobile les rues noires de monde de la capitale, le 26 septembre dernier.
Une visite historique que des milliers de personnes, croyantes ou non, n’avaient voulu manquer pour rien au monde. Le temps d’une folle journée, la capitale s’était pavoisée des drapeaux du Vatican. Lors de son discours, le pape avait évoqué «la solide structure démocratique» du Grand-Duché qui allait de pair avec «la dignité de la personne humaine et la défense de ses libertés fondamentales».
De quoi ravir le public. Mais ses paroles avaient également choqué quand il avait évoqué, de façon pour le moins maladroite, la baisse de la natalité dans le pays. Impossible de faire, de toute manière, l’unanimité. Au Luxembourg comme ailleurs. Mais le chef de l’Église catholique avait en tout cas fait de cette visite une fête mêlant rencontres et échanges improvisés avec des fidèles qui n’en demandaient pas tant.
Il incarnait finalement toute la complexité de sa fonction, essayant d’être proche du peuple, comme il l’avait toujours été depuis le début de sa vie religieuse en Argentine, tout en étant le pivot d’un catholicisme surpris et interdit devant les changements rapides de notre monde moderne.
Le pape François s’est éteint et laissera un héritage. Va-t-il être battu en brèche par le prochain souverain pontife qui devrait être élu durant ce mois de mai? Ses relations avec les membres les plus conservateurs de la Curie n’ont pas été simples et ont parfois provoqué des crises importantes.
Ces dissensions ont été contenues dans le cadre feutré du Vatican. Mais elles existent toujours. François a essayé de faire bouger les lignes, comme il l’a pu, mais s’est retrouvé face à une Église rétive aux changements trop «radicaux» selon elle. Le monde, lui, n’a que faire de ces hésitations et continue de bouger très vite autour de la cité-État.
Aujourd’hui, les cardinaux se recueillent avant les obsèques du pape François. Mais demain ils devront élire le chef de l’Église catholique et en même temps choisir le chemin à prendre pour 1,4 milliard de fidèles. Un choix crucial.