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L’habit ne fait pas le moine

L’habit ne fait pas le moine. Et pourtant. Les costumes de François Fillon se sont récemment retrouvés au cœur d’une polémique, tandis qu’on a reproché à un autre candidat, Philippe Poutou, de ne pas en porter justement. L’homme politique est donc traditionnellement rattaché au costume, seule marque de fabrique pour montrer son sérieux ou son rang dans la société. Difficile de faire sans. Mais après tout, les hommes s’en accommodent puisque c’est pratique et que cela évite de devoir passer un temps inutile dans son dressing à se demander ce que l’on va porter.

Du côté des femmes, le vêtement phare dans le monde politique ou économique n’est pas aussi évident à désigner. Mais la touche glamour et féminine réside dans les talons hauts, qui sont désormais quasi obligatoires pour montrer que l’on est une femme sophistiquée. C’est le pendant du costume pour les hommes, un moyen de se reconnaître. Sauf que, contrairement aux costumes, les hauts talons sont inconfortables au possible. Et le problème c’est qu’ils sont tellement rentrés dans les mœurs que certaines entreprises les ont intégrés comme élément indispensable à la tenue des employées féminines. Histoire de montrer l’image d’une entreprise glamour et sophistiquée. Peu importe que ces femmes aient les pieds martyrisés pendant des heures, notamment quand il s’agit de fonctions où l’on doit rester debout des heures durant.

Au Canada, la Colombie-Britannique vient d’interdire aux entreprises d’obliger leurs employées à porter des talons hauts. Parce que certaines femmes se sont vu licencier pour avoir refusé de porter ces fameuses chaussures tortionnaires.

À part mannequin, quel métier requiert ce genre d’accoutrement pour accomplir une tâche? Comme si l’image d’une entreprise pouvait être à jamais perdue si l’une de ses employées portait des talons plats. La compétence des uns et des autres ne devrait pas s’arrêter au détail de la tenue. N’en déplaise aux entreprises qui associent systématiquement femmes et talons hauts.

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)

Un commentaire

  1. Purée, Audrey, je n’ai jamais travaillé en Colombie-Britannique mais je peux vous dire qu’à l’échelle du Luxembourg, les mâles, condamnés au costard cravate en toutes saisons, ne peuvent que regarder avec envie leurs collègues féminines qui n’hésitent pas à enlever quelques couches dès que la température s’élève (même les cadres,si si) et même à enfiler des tongs !
    C’est une discrimination historique à laquelle il serait temps de mettre fin. Tiens, cet été, je vais mettre un short… comme ma voisine de bureau. Juste pour voir lol.