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L’Europe de demain

L’Union européenne vit une année décisive pour son avenir. À quelques semaines du 60e anniversaire de la signature du Traité de Rome, acte fondateur du mariage entre les pays du Vieux Continent, la santé de ce projet de paix, bâti sur des valeurs communes, est en danger. On a déjà mentionné à maintes reprises dans ces colonnes le manque criant de solidarité parmi les 28 États membres, notamment dans le domaine de l’accueil des réfugiés.

La sortie annoncée du Royaume-Uni de l’Union fait aujourd’hui figure de douloureuse piqûre de rappel. Sans changements, l’UE risque d’aller droit dans le mur. Depuis l’été dernier, les chefs d’État et de gouvernement prêchent donc le renouveau de l’Europe à 27. Plusieurs sommets informels sans les Britanniques ont déjà eu lieu. Plusieurs pistes, les unes plus vagues que les autres, ont été lancées.

Depuis hier, un document de réflexion plus complet se trouve sur la table des discussions. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a listé dans un livre blanc cinq pistes qui doivent permettre à l’UE d’«ouvrir un nouveau chapitre». L’ancien Premier ministre luxembourgeois n’est pas parti d’une page blanche pour réaliser cet exercice. Il évoque cinq options en se basant sur les expériences de ces dernières années.

Si un retour à un simple marché commun semble exclu, on voit mal les 27 pays restants opter pour une UE plus fédérale. Pour l’instant, tout semble indiquer que l’Europe de demain sera une Europe à plusieurs vitesses. Le Luxembourg, en tant que membre fondateur de l’UE, semble, tout comme Jean-Claude Juncker, privilégier cette option, non sans grincement de dents. Avancer avec un cercle restreint en espérant donner le bon exemple présente en effet des risques que devront évaluer désormais les chefs d’État et de gouvernement. Car si le livreblanc de Jean-Claude Juncker a déjà été qualifié de «pâle» mercredi, il ne faut pas oublier que ce sont les États membres qui ont le sort de l’UE entre leurs mains.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)