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L’Euro-2024, c’est maintenant

L’Euro-2016 de football commence ce soir en France pour 24 équipes. C’est une nouveauté, puisque lors de la dernière édition il y a quatre ans, 16 pays étaient représentés. Les puristes prédisent que le tournoi perdra en niveau de jeu, car, fatalement, accueillir huit équipes supplémentaires, c’est ouvrir les portes à des nations un peu moins fortes. Cet été, l’Islande, l’Irlande du Nord ou l’Albanie se frotteront donc aux abonnés allemands, italiens ou espagnols.

Cette (r)évolution dit en tout cas une chose  : le Luxembourg a désormais plus de chances de se qualifier qu’auparavant. Et cela n’est pas seulement dû à cet ajustement de la règle du jeu. Les progrès de la sélection nationale sont la noble raison d’espérer voir, dans un futur pas si lointain, les Roud Léiwen disputer un Euro. Luc Holtz, le sélectionneur, estime qu’en 2020, son effectif ne comptera pas encore assez de professionnels pour viser cet objectif. Mais l’Ettelbruckois la joue modeste.

Alors on va rétablir quelques vérités flatteuses pour que tout le monde comprenne, une fois pour toutes, que son équipe n’est pas une armée de bons à rien. Entre 1995 et 2007, le Grand-Duché a effectué une longue traversée du désert : 82 matches, 0 victoire. Ça, c’était avant. Holtz, qui a repris le bébé en 2010, est sorti 17 fois vivant en 54 matches (soit près d’une fois sur trois). En 2010, Mario Mutsch était le seul professionnel de l’équipe. Aujourd’hui, ce contingent est passé à dix, dont deux cracks : Christopher Martins, 19  ans, qui va découvrir la Ligue 1 avec Lyon cette année, et Vincent Thill, prodige du FC  Metz de 16  ans à qui Adidas a proposé cette semaine un contrat portant sur huit années.

Le Luxembourg est en perpétuel progrès. On persiste, on signe, mais on se résigne quand même un peu. Car pour le croire, il faut le voir. Or la Fédération luxembourgeoise de football, qui avait décidé que l’entrée était gratuite pour le dernier match de la saison face au Nigeria, il y a dix jours, a dénombré 1 866 courageux, alors que le stade Josy-Barthel contient 8 000 places. Les absents se rendront compte qu’ils avaient tort en juin 2024.

Matthieu Pécot