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L’éthique aérienne

Prendre un avion est devenu une chose ordinaire. Voyager en oiseau d’acier est aussi simple que de monter dans un train ou un bus, le contrôle de sécurité en moins.

D’ici 2035, l’Association internationale du transport aérien (IATA) table sur une forte progression du nombre de passagers par an, passant d’un peu moins de 4 milliards de voyageurs actuellement à plus de 7 milliards. Rien que sur le marché européen, on parle d’une croissance de 2,5% et d’environ 1,5 milliard de passagers. Les perspectives sont donc plus que bonnes pour le secteur. Enfin, comme depuis plus de 20 ans.

Le meilleur exemple étant Ryanair qui en 1985 n’était qu’une minuscule compagnie aérienne irlandaise reliant Londres à Dublin et qui est aujourd’hui un géant européen ayant enregistré un bénéfice net de 1,45 milliard d’euros en 2017, soit une croissance de 10%. En 20 ans, il y a eu des hauts et des bas dans le secteur de l’aérien, mais une compagnie comme Ryanair a contribué au développement du secteur.

Avec les low cost, les capitales et les villes européennes sont à la portée de toutes les bourses. Et tant mieux. En moyenne, il faut compter une quarantaine d’euros pour un aller-retour sur le continent à bord d’une compagnie à bas prix.

Mais aujourd’hui, les low cost ont une mauvaise image, notamment à cause de Ryanair, à force de trop tirer sur la corde et engranger des millions, sans donner quelques pièces à son personnel – ce dernier étant pourtant à la base de la réussite de la compagnie aérienne. L’exemple parfait d’une direction accro aux résultats financiers au détriment de l’aspect humain.

Pourtant, le passager a sa part de responsabilité, même si tout doucement, les mentalités commencent à changer. Nous ne voulons plus de produits cosmétiques testés sur les animaux ni de vêtements confectionnés par des enfants, ni de steak provenant de bœuf maltraité. Par contre, nous souhaitons toujours aller à Barcelone, Rome, Budapest et Dubrovnik pour mois de 30 euros, quitte à payer 40 euros pour une valise, tout en souriant à un personnel aérien exploité par une entreprise qui encaisse plus de 9 millions de salaire minimum luxembourgeois par an.

Jeremy Zabatta