Qui va passer à la caisse? Aujourd’hui et demain aura lieu le sommet de l’OTAN à Bruxelles. Évidemment, le tonitruant président américain, Donald Trump, a déjà fait résonner ses trompettes pour annoncer son arrivée.
Depuis quelques jours maintenant, il s’est lancé dans de violentes diatribes verbales pour attaquer les membres de l’OTAN qui ne mettent pas assez d’argent dans leur budget de défense. Les menaces ont, bien sûr, été réitérées par écrit sur Twitter.
Hier, ce feu d’artifice de récriminations envers les alliés des États-Unis s’est terminé en apothéose. Maintenant, Donald Trump voudrait même que ces «mauvais élèves» de l’OTAN remboursent son pays pour les services rendus ces dernières décennies. De la surenchère gratuite destinée, semble-t-il, à cajoler son électorat alors que se profilent des élections de mi-mandat en novembre.
Pourtant, ce questionnement sur les contributions financières des États membres de l’OTAN peut être légitime tout comme l’importance de l’investissement américain pour assurer la protection de l’Europe. Mais les dérapages répétés du président américain, véritable bulldozer, risquent bien de braquer certains membres.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait même dit un jour en parlant du locataire de la Maison-Blanche : «Avec des amis comme ça, on peut se passer d’ennemis.» Certains membres de l’OTAN risquent dangereusement de le penser dès aujourd’hui.
Le Premier ministre, Xavier Bettel, le ministre de la Défense, Étienne Schneider, et le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, seront aux premières loges du spectacle Trump. Ils participeront au sommet de l’OTAN de Bruxelles, le Luxembourg étant membre de l’organisation depuis le début (c’était en 1949).
Espérons que le président américain, dans un nouvel excès de rage, ne va pas intimer l’ordre à la délégation grand-ducale d’investir dans un porte-avion pour que son budget défense corresponde enfin à ses normes. Allez expliquer, vous, à un Donald Trump furibard que le port de Mertert est trop petit pour ce type de navire…
Laurent Duraisin