Il ne s’agit pas de la seule raison, mais elle a joué un rôle prépondérant dans l’éclatement des pires émeutes, la semaine écoulée, que le Royaume-Uni a connues depuis 2011. Les violences ont fait suite à une attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes, le 29 juillet à Southport (nord-ouest de l’Angleterre). Très rapidement, des rumeurs en ligne affirmaient que le suspect de cette attaque était un demandeur d’asile musulman. L’adolescent de 17 ans, inculpé et écroué, est cependant né au pays de Galles, selon la police. Des médias ont indiqué que ses parents étaient originaires du Rwanda. Des faits avérés qui n’ont pu empêcher l’escalade.
Des sociologues et autres experts estiment d’ailleurs que les groupes d’extrême droite racistes venus attaquer des mosquées et foyers pour demandeurs d’asile n’attendaient que la bonne occasion pour passer à l’acte. Il est à saluer que le gouvernement et la justice britanniques n’ont pas trop tardé à faire appliquer l’État de droit. L’accalmie, constatée depuis quelques jours, se trouverait en lien avec les plus de 800 arrestations, 300 inculpations et les premières condamnations à de la prison ferme pour des casseurs ou des publications en ligne attisant la violence.
Saluons également que depuis plusieurs jours, des milliers de Britanniques descendent dans la rue lors de rassemblements antiracistes (lire aussi en page 7). Même si le mouvement est encore assez limité, avec à peine 1 000 personnes réunies à Londres, cela démontre que les fauteurs de troubles ne font pas la loi. Cela n’empêche pas que des maux existent, en premier lieu dans des villes et quartiers où les conditions de vie sont précaires. Beaucoup trop de gens se sentent délaissés par l’État. Il faut espérer que le nouveau gouvernement travailliste tirera les bonnes leçons de ces émeutes et s’attaque à réduire les inégalités sociales.
En même temps, il faut une nouvelle fois constater que les réseaux sociaux peuvent être un fléau. Si les exploitants de ces plateformes ont leur part de responsabilité, un manque d’éducation et d’esprit critique auprès des utilisateurs n’est pas à nier. Le Luxembourg ne fait pas exception. Un important effort social est nécessaire pour au moins endiguer de nouveaux dérapages.