C’est un fait, la réforme du congé parental, entrée en vigueur le 1er décembre 2016, a séduit les jeunes parents. Il suffit de consulter les chiffres de l’IGSS pour s’en rendre compte. De 3 320 mères en premier congé parental en 2016, on est passé à 4 058 en 2017 et 4 287 en 2018. L’augmentation est aussi significative pour les pères en premier congé parental : 187 en 2016, 327 en 2017 et 402 en 2018. Cette hausse est également significative en ce qui concerne la prise du deuxième congé parental : de 237 mères en 2016, on est passé à 519 en 2017 et 588 en 2018. Quant aux pères, grâce à la réforme, ils ont été séduits par le deuxième congé parental : 976 en 2016, 3 347 en 2017 et 4 319 en 2018.
Les chercheurs du Liser estiment même dans leur évaluation intermédiaire de la réforme du congé parental qu’il semblerait qu’il y ait une accélération du processus d’égalisation de la répartition de la garde d’enfants selon le genre et que la réforme a incité les pères à mettre entre parenthèses leur carrière professionnelle pour s’occuper de leur enfant.
La réforme a permis de passer de deux à six formules de congé parental, ce qui laisse une liberté de choix aux parents et, par voie de conséquence, l’option de ne pas totalement quitter la vie professionnelle en prenant un congé parental à temps partiel. Cette réforme a permis aux couples/parents de mettre en place des stratégies pour être là et accompagner leur enfant de 0 à 6 ans à tour de rôle.
Oui, l’évaluation du Liser est intermédiaire et il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives – la réforme n’a qu’un peu plus de trois ans finalement –, mais on peut tout de même affirmer que les pères sont désormais plus présents et les mères moins seules dans les premières années de la vie des enfants. Et rien que pour ça, la réforme du congé parental a permis une réelle avancée.
Guillaume Chassaing