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Les négociations commencent

Alors que le Luxembourg célébrait vendredi sa fête nationale à coup de célébrations pour certains et franche gueule de bois pour d’autres, le Royaume-Uni «fêtait» le premier anniversaire d’un référendum qui a vu les Britanniques voter pour sortir de l’Union européenne.

Un an après, les choses ont bien changé. La vérité sur la campagne calomnieuse des Brexiteurs a éclaté, l’UE, moribonde il y a un an, a pris du poil de la bête. C’est désormais unie qu’elle s’affiche face à Theresa May pour des négociations qui vont durer deux ans. Et vu l’ampleur de la tâche, on se demande comment les Britanniques vont pouvoir s’en sortir.

Avant d’attaquer la litanie d’accords et de directives dont il faudra se défaire, le sujet numéro un reste le sort des citoyens européens qui vivent au Royaume-Uni. Un peu comme ceux qui vivent au Luxembourg, on peut vivre des années dans un autre pays européen sans s’être préoccupé d’entamer des démarches pour obtenir des droits supplémentaires ou la nationalité. C’est justement ce qui fait l’intérêt de l’UE : pouvoir s’installer dans un autre pays pour quelques mois ou toute une vie, sans tracas administratif. C’est un droit que le Brexit pourrait bien remettre en cause. Si il y a encore quelques mois le ton de Theresa May était bien plus ferme, la donne a changé. Les élections catastrophiques ne permettent plus aux Britanniques d’être en position de force. La menace d’une amende de sortie de plusieurs milliards ainsi qu’un dossier largement plus complexe que prévu ont refroidi les ardeurs des défenseurs les plus remontés du Brexit.

La libre-circulation a de beaux jours devant elle. Alors qu’il y a quelques mois encore les Britanniques de Luxembourg cherchaient très sérieusement une position de repli pour pouvoir rester légalement en Europe, il semble que toutes les parties en présence optent pour une solution raisonnable. Bien sûr, sur deux ans de négociations, les rebondissements, à l’instar d’une bonne série télé, ne sont pas à exclure. Il y a un an, le Brexit devait signer la fin de l’UE. Elle en ressort finalement grandie et encore plus soudée par cette épreuve.

Audrey Somnard