Les médias internationaux se sont focalisés, vendredi, sur le mariage de Xavier Bettel avec son compagnon Gauthier Destenay, à Luxembourg, en raison du caractère symboliquement fort de cette union : le Premier ministre du Grand-Duché est le deuxième dirigeant au monde à contracter un mariage homosexuel après celui, en 2010, de l’ancienne chef du gouvernement islandais.
Xavier Bettel n’a jamais fait mystère de son homosexualité, sans pour autant donner dans le militantisme. Et c’est sous son mandat que la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels est entrée en vigueur, le 1 er janvier dernier. Pas étonnant dès lors qu’il n’ait pu retenir ses larmes à la sortie de l’hôtel de ville.
Le 19 mars 2009 déjà, c’est les yeux voilés de larmes qu’il tombait dans les bras de la députée socialiste Lydie Err, quelques minutes seulement après l’adoption par le Parlement de la loi légalisant l’euthanasie. Signe que les avancées humaines sont pour lui au moins autant affaires de cœur que de raison. Xavier Bettel est un progressiste résolu, comme le démontre encore son actuel combat en faveur du droit de vote des étrangers, question qui sera tranchée lors du référendum du 7 juin. En cas de victoire du oui, le Grand-Duché se hissera au rang des nations les plus ouvertes de la planète, loin de l’idée encore répandue d’un pays peuplé d’indécrottables conservateurs. Et cela bénéficierait bien plus au Grand-Duché que les savants plans concoctés par les communicants pour tenter d’effacer l’image de paradis fiscal collant au pays.
Cela ferait aussi un beau cadeau de mariage des Luxembourgeois à leur Premier ministre qui, sans aucun doute, ne parviendrait pas, une fois de plus, à contenir son émotion. Mais il est peut-être injuste de se livrer à une interprétation exclusivement politique des larmes versées vendredi par Xavier Bettel. Peut-être étaient-elles plus simplement et plus noblement l’expression de l’amour qu’il porte à Gauthier, son compagnon de longue date. Félicitations aux jeunes mariés à qui nous souhaitons tout le bonheur du monde!
Fabien Grasser (fgrasser@lequotidien.lu)