Les XXXIIe Jeux olympiques de l’histoire moderne sont ouverts. Vendredi, sur le coup de 20h, heure locale, un feu d’artifice de quelques secondes, salué par le millier de VIP autorisés à assister à la fête au stade olympique de Tokyo au milieu du huis clos, a donné le coup d’envoi de ces JO si particuliers et si différents.
Dans un monde restant sous la menace du Covid-19, la cérémonie d’ouverture n’a pas présenté le caractère festif qu’elle a normalement, et qu’elle avait eu en particulier à Rio en 2016 sur des airs de samba. C’est bien le Covid qui a dominé cette cérémonie, avec un hommage au personnel médical en première ligne contre la pandémie – avec ses infirmières et soignants choisis pour porter le drapeau olympique jusqu’au mat où il flottera pendant deux semaines – une vidéo montrant, parmi les derniers porteurs de la flamme, des sportifs s’entraînant seuls, en référence aux compétitions stoppées net par la pandémie, et un défilé inédit de sportifs masqués dans un stade de plus de 60 000 places quasiment vide. Du jamais vu.
Ces Jeux olympiques devaient avoir lieu en 2020 et ont été reportés à cause de la pandémie. Et ils ont même failli ne pas avoir lieu entre la reprise de l’épidémie au Japon, où les restrictions se sont accumulées ces derniers mois, et les scandales qui ont émoussé les membres de l’organisation des JO. Sans oublier l’hostilité d’une partie de la population japonaise qui souhaitait purement et simplement l’annulation de ces Jeux qui ont coûté au Japon 13 milliards d’euros, dont un surcoût de 2,3 milliards d’euros à cause de leur report.
Malgré tout, les Jeux ont – enfin – débuté. Et sur le plan sportif, ces JO sont déjà marquants, puisque, pour la première fois, il y aura autant de femmes que d’hommes à participer aux 339 épreuves au programme, au nom de l’équilibre entre les sexes. Et les téléspectateurs – puisqu’il n’y aura pas de spectateurs dans les stades – guetteront les deux prochaines semaines les exploits des athlètes (11 090 sportifs sont inscrits). Le tout sous la menace encore et toujours du Covid-19. Pour tout ça, ces Jeux olympiques sont d’ores et déjà historiques.
Guillaume Chassaing