Ce dimanche, les Français sont appelés à voter. Ils doivent départager douze candidats lors du 1er tour de l’élection présidentielle. Qui seront les deux finalistes? Macron semble avoir distancé Marine Le Pen dans les intentions de vote. Malgré tout, la candidate d’extrême droite grappille du terrain depuis quelques jours maintenant. Non loin, le candidat d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon commence à rattraper ce duo, selon les derniers sondages. Tout est joué? Pas vraiment.
Ce 1er tour possède de nombreuses inconnues. À quel niveau se situera l’abstention, un mal qui frappe depuis des décennies la démocratie française et qui s’aggrave scrutin après scrutin… même pour la très suivie présidentielle? Et que choisiront les indécis? Un électeur français sur deux n’aurait pas encore décidé pour qui voter. Rien n’est fait.
Autre fait majeur : la campagne électorale a été particulièrement chamboulée par la guerre en Ukraine. Le président sortant, Emmanuel Macron, a dû jouer sur les deux tableaux : celui du terrain international pour résoudre la crise et celui du terrain local pour tenter de rallier à lui des électeurs parfois déçus des cinq dernières années de mandat. On se souvient tous des petites phrases plus que maladroites, de la grave crise des «gilets jaunes», des critiques concernant la gestion de la pandémie de coronavirus. Insécurité, pouvoir d’achat mais aussi «identité nationale» ont été au cœur de cette campagne qui s’est longtemps jouée sans lui. Et le vent mauvais du repli sur soi et du populisme s’est, au fil des meetings, renforcé chez nos voisins. Les candidats d’extrême droite ne semblent jamais avoir été aussi nombreux à se présenter. Et, au-delà du nombre, c’est aussi leur poids dans les intentions de vote qui inquiète. Pour la première fois, Marine Le Pen, si elle est au 2e tour, pourra bénéficier d’un report de voix conséquent, ce qui pourrait menacer son adversaire tout désigné par les sondages : Macron. Autre avantage pour Le Pen : les électeurs de gauche qui brandissent déjà la menace d’une abstention pour ne pas avoir à choisir entre les deux. Mais nous n’en sommes pas encore là : il faut déjà franchir pour tous les candidats l’obstacle du 1er tour.