Que reste-t-il de l’accord de Paris de 2015 ? Pas grand chose. À l’heure où les pays sont rassemblés aux Nations Unies pour justement faire un pas de plus vers la lutte contre le changement climatique et donc assurer à nos enfants un avenir plus radieux, la plupart des grands pays pollueurs sont aux abonnés absents.
On pourrait se féliciter de voir la Russie ratifier, mardi, ce fameux accord de Paris. Les Nations Unies ont même applaudi Vladimir Poutine. Mais c’est oublier un peu vite ce que la Russie est en train de faire dans le grand nord en exploitant outrageusement des matières premières ou encore en mettant à flot une centrale nucléaire flottante pour justement alimenter en énergie l’exploitation des hydrocarbures dans l’Arctique.
Il ne faut pourtant pas aller aussi loin pour être chagriné par le manque d’ambition des politiques du monde entier. Au Luxembourg, même si le gouvernement est composé d’élus écolos, on a l’impression que la lutte contre le climat n’avance pas assez vite. Pays du SUV, un véhicule qui occupe 30% de part de marché au Grand-Duché, le Luxembourg est un bien mauvais élève en terme d’émission de CO2.
Selon les données d’Eurostat, la quantité d’émissions de CO2 entre 2017 et 2018 a même augmenté de presque 4%. Plaçant le pays parmi les plus mauvais élève en Europe juste derrière l’Estonie, Malte et la Lettonie. Au passage, le meilleur élève est le Portugal, qui a réussi à baisser de près de 9% ses émissions de CO2 en un an. Pour rappel, le Portugal a connu une importante crise économique en 2010 et commence seulement en s’en relever.
Alors que fait un des plus riches pays d’Europe et du monde ? Évidemment, c’est assez simple de l’écrire et il est impossible de changer radicalement le fonctionnement d’un pays industriel comme le Luxembourg. Mais les politiques doivent être conscients que les jeunes qui ont récemment défilé dans les rues pour le climat sont impatients et ils seront en âge de voter aux prochaines législatives de 2023. Et si rien n’est fait d’ici là, ils sauront exprimer leur mécontentement dans les urnes.
Jeremy Zabatta