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Les inégalités face au climat

Lutter en faveur du climat semble être un casse-tête sans fin. Le schéma est le suivant : les politiques vont taxer de plus en plus la pollution qui, elle, est produite par les entreprises et le consommateur. Ces deux derniers, mécontents, vont donc devoir dépenser plus d’argent pour maintenir leurs modes de production et de vie. Le risque étant de déstabiliser les entreprises financièrement et de creuser le fossé entre les ménages aisés et les ménages les plus précaires, pour ne pas dire les plus pauvres. Car n’oublions pas que même au Luxembourg, le risque de pauvreté est présent et s’accroît au fil des années.

Pourtant, il faut agir en faveur du climat et il faut changer nos habitudes de consommation, tout comme nos modèles économiques. Mais là encore, l’affirmer est chose facile.

En agissant à coups de nouvelles taxes, le risque est de voir les plus aisés avoir la capacité financière de ne pas changer, et donc de polluer. Là où les plus fragiles vont devoir faire encore plus d’efforts pour subsister. Il serait dommage de laisser de côté les plus faibles sous le couvert de la lutte contre le réchauffement climatique.

D’un autre côté, si taxer la pollution et les pollueurs afin de faire changer les choses semble être une solution adoptée par la plupart des gouvernements en Europe, ceux qui font déjà des efforts pour l’environnement ne sont pas récompensés. Un salarié qui décide de troquer sa voiture contre un vélo électrique pour aller au travail est-il récompensé à sa juste valeur par rapport à celui qui prend sa voiture ? Il peut, certes, revendiquer une maigre prime de 300 euros pour un vélo qui coûte entre 1 000 et 5 000 euros. Pareil pour une famille qui adhère au zéro déchet ou un ménage décidant d’acheter des produits en vrac et locaux souvent plus chers que les produits industriels ou chinois. Il n’y a aucune récompense directe.

Il serait dommage que la lutte contre le changement climatique soit finalement le reflet des inégalités sociales et de la fracture entre les riches et les pauvres.

Jeremy Zabatta