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Les hésitations AstraZeneca

C’est peut-être le vaccin contre le Covid-19 le plus connu du monde entier. Depuis plusieurs semaines, il ne se passe pas un jour sans qu’on parle du fameux et désormais célèbre AstraZeneca. Et tout le monde est d’accord pour dire qu’il vole la vedette à ses collègues – ou concurrents? – tels que Pfizer-BioNTech ou encore Moderna.

En effet, depuis le début de la campagne vaccinale au sein de l’Union européenne, le sérum, mis sur pied par le groupe anglo-suédois du même nom, ne cesse de faire parler de lui. Tout d’abord, à cause de ses retards récurrents de livraisons. En fin de semaine dernière, AstraZeneca a d’ailleurs annoncé qu’il va avoir du retard sur la moitié de ses livraisons de vaccins contre le Covid-19 qui étaient prévues pour cette semaine dans l’Union européenne : le groupe ne devrait pouvoir livrer que 1,3 million de doses contre les 2,5 millions de doses initialement prévues.

L’Agence européenne des médicaments a par ailleurs annoncé vendredi examiner un lien possible entre le vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson et des cas de caillots sanguins, et élargir son enquête sur celui d’AstraZeneca, déjà mis en cause pour le même genre de symptômes, à des problèmes vasculaires. Mercredi, l’EMA avait déjà reconnu que les caillots sanguins devaient être répertoriés comme un effet secondaire, «très rare» mais grave, du vaccin AstraZeneca, surtout chez des sujets jeunes. De nombreux pays ont en conséquence fixé des limites d’âge à son usage, voire ont suspendu son utilisation. En France, les autorités ont décidé que les moins de 55 ans qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca se verront recevoir une deuxième dose d’un autre vaccin.

La France a également suspendu la vaccination à l’AstraZeneca dans certains départements comme à La Réunion, à Mayotte, en Guyane et en Moselle. Pourquoi? Car il est jugé peu efficace face au variant sud-africain du Covid-19. De quoi déboussoler les quelque 60 000 Mosellans, qui ont récemment reçu une dose du sérum du groupe anglo-suédois. La méfiance vis-à-vis de l’AstraZeneca grandit de jour en jour. Et ces hésitations autour de lui retardent les campagnes de vaccination au sein de l’Union européenne.

Guillaume Chassaing