Accueil | Editoriaux | Les gaffes du CSV

Les gaffes du CSV

On se rappelle encore, en début de législature, le nouveau ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, fabuler à propos de grosses limousines immatriculées en Belgique qui déferlent sur le boulevard Royal pour y déposer des bandes de mendiants, membres de réseaux organisés. Cette histoire n’a jamais pu être étayée par des faits, ce que Léon Gloden a lui-même dû admettre, après avoir été désavoué par la justice.

Le ministre du Travail, Georges Mischo, a pris le relais en proposant de remanier le congé collectif dans le bâtiment, alors que personne n’est demandeur pour une telle réforme. L’ancien député-maire d’Esch-sur-Alzette est aussi, rappelons-le, à l’origine du conflit social majeur, après avoir maladroitement remis en question le droit exclusif des syndicats à négocier et signer des conventions collectives. Les tentatives de rétropédalage n’ont pas vraiment permis de réparer les pots cassés. Le Premier ministre, Luc Frieden, n’a également pas réussi à calmer les esprits. Il a fallu une mobilisation massive des syndicats et de la société civile pour que le chef du gouvernement se ravise. Au soir de la manifestation nationale du 28 juin, il a enfin tendu la main à l’OGBL et au LCGB. Il a aussi accepté de donner suite à la demande des syndicats de compléter l’ordre du jour, une condition pour leur participation à la réunion de «réconciliation». Il a finalement réussi à relancer le dialogue social. Cela a eu un prix, car le gouvernement est obligé d’abandonner le projet pour ouvrir la voie à des accords d’entreprises, conclus sans le concours des syndicats.

Mais voilà, Luc Frieden est retombé dans ses travers. Déjà auteur de propos malheureux, il a clamé, jeudi soir, sur le ton de la boutade, avoir voulu épuiser OGBL et LCGB pour qu’ils disent «oui à tout». Au bout de 11 heures de tractations, les syndicalistes auraient eu «mauvaise mine, car ils ne sont pas habitués à faire des heures supplémentaires». Le patronat a été épargné. S’il a eu la grandeur de s’excuser sans tarder, cette mauvaise blague fragilise encore le Premier ministre. Au vu de sa longue expérience politique, il est d’ailleurs effrayant, voire irresponsable, que Luc Frieden multiplie ce genre de faux pas. Trop de gaffes plombent le retour du CSV au pouvoir…

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .