Dans quelques jours, le 20 janvier, le cauchemar va devenir réalité et Donald Trump va prendre très officiellement les commandes de la Maison-Blanche. Tandis que l’équipe du président élu sue à grosses gouttes pour dégoter quelques têtes connues pour chanter lors de l’investiture, on se demande dans quelles conditions va se dérouler la cérémonie. La présence de son ancienne rivale, Hillary Clinton, devrait apaiser les tensions autour d’un président qui n’a pas été élu par la majorité de la population et qui multiplie les prises de position pour le moins tendancieuses. Le personnage est polémique, cela ne risque pas de changer.
Des mouvements citoyens se sont créés pour d’ores et déjà contrer Trump et s’opposer à sa politique largement axée sur la division pendant sa campagne. Une marche des femmes se met en place et elle a pris des proportions complètement inattendues. L’organisatrice, qui a lancé l’initiative sur les réseaux sociaux, a été dépassée par l’ampleur de la réponse. Les médias se sont emparés du phénomène et parlent désormais de la marche historique des femmes sur Washington. On y attend le 21 janvier plus de 100 000 personnes, soit le rassemblement prévu le plus important lors de cette inauguration. Au-delà des problématiques liées spécifiquement aux femmes, ce sont tous les défenseurs des libertés et de l’égalité qui devraient battre le pavé.
Mais si le mouvement a dépassé le cadre initial, un lapsus calami médiatique est révélateur de la tendance à «oublier» le rôle des femmes dans l’histoire. Ainsi, Express, le magazine du Washington Post, a fait sa une sur la marche des femmes avec le symbole… masculin! Si la marche est historique, la bourde du magazine l’est aussi. Après un magazine qui a élu Bono comme femme de l’année il y a quelques semaines, voilà que l’on en oublie carrément le symbole féminin pour illustrer un sujet sur la marche des femmes. Étant donné le retentissement de cette erreur, si quelques Américains n’étaient pas encore au courant de la tenue de cette marche, ils le seront désormais. Une belle publicité en somme.
Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)