Le parti d’extrême droite AfD a fait une percée historique lors des élections législatives organisées dimanche en Allemagne. En recueillant près de 20 % des voix, les radicaux préférés d’Elon Musk s’inscrivent durablement dans le paysage politique allemand. Mais ils sont loin de pouvoir accéder au pouvoir. Les conservateurs, qui ont quand même surfé sur la vague anti-immigration pour recueillir un maximum de suffrages, ne comptent pas s’associer à eux pour piloter le destin du pays. Elon Musk ne va pas comprendre pourquoi, mais tant pis pour lui. Il risque durant ces prochaines semaines de multiplier les tweets pour imposer ses extrémistes adorés au gouvernement. Peut-être va-t-il prendre exemple sur son mentor Trump et demander une invasion du Capitole… pardon du Bundestag, pour faire plier ces maudits conservateurs qui continuent d’appliquer un cordon sanitaire strict avec ces énergumènes nostalgiques du IIIe Reich.
Il suffit en effet de regarder certaines de leurs affiches électorales pour éviter tout doute sur leur idéologie. Évidemment, les responsables de l’AfD jurent la main sur le cœur que ces affiches ne sont pas du tout inspirées du nazisme. On pourrait rire de leurs arguments s’ils ne faisaient pas près de 20 % des voix aux élections. Ils ont la même défense que les supporters de Musk lorsque le milliardaire en perdition a fait, à deux reprises, un salut nazi lors d’un meeting. Steve Bannon, l’éminence grise du trumpisme, a fait la même chose il y a quelques jours. Toute cette clique joue sur les symboles et ment impunément, en expliquant que ceux qui les critiquent sont des extrémistes qui voient le mal partout. À force de marteler ce message, ils arrivent à avancer leurs pions et à mettre en place leur idéologie nauséabonde. L’AfD continue donc d’avancer et risque de nous proposer dans quelques décennies, voire moins, le pire pour notre continent. L’Histoire se répète, paraît-il.
Demain, l’Allemagne se cherchera un gouvernement sans l’extrême droite. Combien de temps l’exercice durera-t-il? Difficile de le savoir. Le chef des conservateurs Merz a promis une équipe pour Pâques. Nous verrons. Et l’AfD commence à fourbir ses arguments pour le faire tomber.