Theresa May est la première dirigeante étrangère à avoir été invitée par Donald Trump. Quel privilège! Les Britanniques sont rassurés, c’est qu’ils sont importants les Anglais, un partenaire de premier plan pour les Américains. Ah, donc tourner le dos à l’Europe, c’était pour mieux lécher les bottes des États-Unis ? Bizarre quand même, car le populiste a été clair : il ne fera pas de cadeau à qui que ce soit. Les Britanniques ne risquent donc pas d’être gagnants dans le traité que leur prépare Trump.
Le Parlement britannique s’apprête à entériner le déclenchement de l’article 50 du traité de Lisbonne après quelques jours de débat. Le leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a dévoilé son vrai visage. À savoir qu’il est autant pro-Brexit que les conservateurs. Même si le Royaume compte devenir un paradis fiscal pour concurrencer l’économie européenne, et que les classes populaires qui ont majoritairement voté pour le Brexit seront les premières à souffrir d’une politique ultralibérale. Les quelques-uns qui avaient encore l’espoir que le Royaume-Uni ne sorte pas de l’Union européenne ont donc très peu de soutiens au niveau politique, puisque les deux grands partis sont d’accord pour une sortie. De leur côté, les Écossais ne comptent pas se laisser faire et préparent déjà la riposte.
Sur le modèle américain, les Britanniques ont rejeté massivement la présence des travailleurs européens, qui sont désormais persona non grata. Mais l’article 50 n’a pas encore été enclenché que la réalité éclate au grand jour. Le système de santé est sous pression. Les Européens ont anticipé le Brexit et ne postulent plus pour travailler au Royaume-Uni. Problème, le système risque tout simplement de s’effondrer sans les étrangers. C’est le cri d’alarme qu’a lancé vendredi Janet Davies, directrice du Collège royal des infirmières : «24 000 postes d’infirmiers étant vacants au Royaume-Uni, le NHS ne pourrait tout simplement pas fonctionner sans le personnel européen». Theresa May parle déjà d’inclure le système de santé dans le traité commercial avec les États-Unis, il ne faudra bientôt plus être malade au Royaume-Uni…
Audrey Somnard