Depuis les attaques abominables du 7 octobre en Israël, les vidéos tournent en boucle sur nos applications. Sans filtre. La violence barbare s’exprime au fil des images-chocs généralement non vérifiées et balancées sur les réseaux sociaux au regard de tous. Même les plus atroces. Les personnes aux manettes de ces grands groupes (X – ex-Twitter –, Facebook…) expliquent à cor et à cri qu’elles n’y sont pour rien si cette déferlante de violence touche leurs sites, leurs applications. Les dirigeants ne peuvent pas y faire grand-chose et plaident encore et toujours «non coupable» avec leurs regards faussement attristés. Ils ont toujours cette attitude lorsque des vidéos violentes sont diffusées dans le monde entier grâce à eux. Attentats, meurtres, fusillades… la liste est longue concernant les horreurs que l’on peut voir sans avoir rien demandé. Photos et vidéos nous sont jetées au visage, que nous soyons mineurs ou majeurs. Peu importe. Et si ce n’est pas la faute des responsables de ces réseaux sociaux qui bénéficient de cette macabre course aux clics, de cette course à l’audience, à qui vont-ils faire porter le chapeau ?
Pas assez de modérateurs, pas assez de systèmes de contrôle, difficulté de capter tout ce que les utilisateurs peuvent mettre en ligne sur ces sites… X et Facebook l’avouent eux-mêmes, ils ont créé des machines sans âme qui leur ont échappé depuis longtemps. Vont-ils appuyer sur le bouton pour les stopper et préserver les utilisateurs du pire de ce monde ? Bien sûr que non, il y a bien trop d’argent en jeu. La fuite en avant se poursuit et se poursuivra avec la publication des dernières atrocités à la mode. Pour nos très chers réseaux sociaux préférés, l’indulgence est bien trop grande. Sans compter que cet afflux d’images violentes change aussi la perception des utilisateurs, habitue l’œil au pire, change notre moralité. Il suffit de voir le nombre de personnes qui préfèrent sortir leur smartphone pour filmer lors d’une agression, après un accident, lorsqu’une scène de violence se déroule à quelques mètres d’eux. Comme si la priorité était de nourrir ces canaux de l’horreur. Pour faire comme les autres.