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Les absents ont-ils toujours tort ?

Nul n’est censé ignorer – les politiques en premier lieu – que ce vendredi sera marqué par une nouvelle manifestation des élèves en faveur du climat, organisée par Youth for Climate Luxembourg. Or l’annonce de ce rassemblement a très rapidement débouché sur une sacrée impression de cacophonie au sein de la majorité gouvernementale et parlementaire. Alors que le ministère de l’Éducation nationale avait pris les devants, mercredi, en annonçant que les absences des élèves seraient à considérer comme «non excusées», le président du LSAP et député Franz Fayot a contre-attaqué dès le lendemain, c’est-à-dire jeudi. La décision prise par le ministre Claude Meisch (DP) a eu le don d’irriter le patron des socialistes, qui n’a pas tardé à lui poser une question parlementaire urgente.
Dans sa missive, Franz Fayot a fait un parallèle entre la manifestation climatique de ce jour et l’assermentation du futur nouveau chef scout, cérémonie pour laquelle les élèves seront excusés : «Afin de soutenir la participation des jeunes guides et scouts fréquentant l’école fondamentale luxembourgeoise, Monsieur le Ministre a accordé une dispense des cours le 4 octobre 2019 à partir de 14 h aux élèves dont les parents feront la demande. Le ministère a même fourni un formulaire afin de simplifier cette demande parentale», écrit le chef du LSAP. Avant, pour lui, de s’insurger contre cette décision en s’interrogeant : «Le ministre de l’Éducation nationale est-il d’avis qu’il est opportun de sanctionner les élèves qui participent à une grève contre le changement climatique et au contraire d’excuser l’absence d’élèves à l’assermentation d’un nouveau chef scout?»
Le ministre n’aura même pas eu le temps de répondre que la situation se retournait radicalement en fin d’après-midi. Après avoir reçu des représentants de Youth for Climate Luxembourg et parce que «les organisateurs ont affirmé ne pas considérer les manifestations des 20 et 27 septembre comme des actes de désobéissance civile», le ministère a accepté d’accorder des «absences excusées» aux élèves dont les parents auront signé un mot allant en ce sens. De quoi saluer le geste.

Claude Damiani