Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
De l’opacité mise entre deux tranches de pain. L’association française de consommateurs UFC-Que choisir a pointé du doigt le manque d’informations concernant les ingrédients utilisés par les grandes chaînes de fast-food. Pour certains nuggets de poulet… cela peut aller quand même jusqu’à 31 «ingrédients». Oui, ça fait beaucoup pour un petit bout de blanc de poulet frit. Ces additifs peuvent être dangereux pour la santé, précise l’association, qui a demandé des comptes. C’est la même chose pour les allergènes, pour lesquels il existe un manque cruel d’informations. Concernant le Nutri-Score, certaines chaînes font même l’impasse, histoire, peut-être, de ne pas effrayer le consommateur. Les enseignes visées ont expliqué hier qu’elles respectaient, bien sûr, scrupuleusement la réglementation. Soit. Il est évident qu’une mauvaise publicité risque de nuire à ce commerce florissant en France mais aussi au Grand-Duché.
Aujourd’hui, chez nos voisins, les entreprises de fast-food lorgnent le moindre emplacement. Certains «restaurants» ont ainsi poussé sur les parkings des grands hypermarchés. Il suffit de se rendre de l’autre côté de la frontière pour voir que les voitures ont laissé place à ces commerces aux couleurs criardes. Le fast-food a le vent en poupe, encore et toujours, malgré la mauvaise image qu’il peut traîner. Et la malbouffe ne craint pas la crise chez nous non plus. Il suffit de voir le nombre de snacks divers et variés qui s’installent dans nos rues. Les bars à salade ont, eux, un peu plus de mal à percer. Curieux. Le dernier Retail Report 2025 indiquait que la restauration rapide connaissait une croissance fulgurante au Grand-Duché, avec près de cent nouvelles adresses en cinq ans. Soit une hausse de 38 %! Il y a, au total, environ 380 fast-foods dans le pays, et ce chiffre va continuer à augmenter, c’est certain : le pays compte de plus en plus d’habitants, de plus en plus de travailleurs. Notre pays serait-il aussi un eldorado pour les vendeurs de burgers, tacos ou kebabs? Prenons garde quand même que le Grand-Duché ne se fasse pas croquer par les grandes multinationales du secteur. Le ministère de la Santé risque d’avoir du travail.