Il suffit d’un petit rien. Une chose très anodine et pourtant suffisante pour gripper une belle mécanique. La mauvaise saison s’installe au Grand-Duché et les membres de l’administration des Ponts et Chaussées sont déjà fin prêts. Il s’agit pour eux d’une veillée d’armes en quelque sorte. Ils se préparent en effet à combattre un ennemi redoutable qui revient année après année : le général Hiver. Et cet adversaire possède une arme terrible. La neige.
Dans notre région, il suffit parfois de quelques petits flocons pour transformer nos routes en enfer. Nous l’avons déjà vu à plusieurs reprises : dès que la neige tombe un matin vers 8h ou l’après-midi vers 16h30, elle transforme le moindre déplacement en chemin de croix et paralyse totalement les grands axes routiers du pays (ainsi que l’économie). Non, ces bouchons dantesques ne sont pas la faute de ceux qui n’ont pas équipé leur voiture de pneus neige. Enfin pas uniquement. Ce triste spectacle d’axes congestionnés est simplement le symptôme flagrant de l’impossibilité du pays à absorber encore plus de voitures et encore plus de camions… à moins de construire encore et encore de nouvelles autoroutes (mais cela ne semble pas à l’ordre du jour).
Il est vrai qu’il n’y a pas que les flocons qui peuvent révéler ce problème : un simple panneau de chantier ou un rétrécissement de voie en été peuvent suffire aussi pour créer une avalanche de problèmes sur nos autoroutes. Cumulez les deux en hiver et imaginez ce que cela peut donner…
Alors il existe bien une solution : utiliser le plus possible les transports en commun et notamment les trains pour se rendre au travail. Cela permettrait de désengorger les axes routiers et d’éviter mille et une péripéties au volant.
Bientôt, cela ne sera plus forcément une option mais une obligation pour tous ceux qui veulent se rendre au travail à l’heure et dans un état psychologique acceptable. Le beau dynamisme du pays «risque» en effet de créer ces prochaines années des milliers d’emplois supplémentaires et de jeter sur nos routes d’autres voitures. Et là, il n’y aura plus besoin d’un seul petit flocon pour paralyser le pays.
Laurent Duraisin