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Le «virus» européen

Il y a eu le sommet de Zagreb en 2000. Ont suivi les sommets de Thessalonique en 2003 et de Sofia en… 2018. Le processus d’élargissement de l’UE vers les Balkans est long et semé d’embûches. Seule la Croatie s’est jusqu’à présent vu ouvrir les portes du «club» européen. Aujourd’hui, le pays possède un rôle de guide pour les six autres États de la région qui ambitionnent d’intégrer l’Union.
Les problèmes à résoudre pour libérer le chemin européen à la Serbie, au Monténégro, à la Macédoine du Nord, à l’Albanie, au Kosovo et à la Bosnie-Herzégovine restent toutefois importants.

Malgré des avancées, leurs lacunes démocratiques ne sont pas encore près d’être résolues. La lassitude de certains membres de l’UE est donc compréhensible, d’autant plus que les 27 étaient confrontés en parallèle à une succession de crises existentielles. Le coup de frein inattendu donné en 2019 par le président français, Emmanuel Macron, au processus d’élargissement a cependant laissé des traces. La présidence croate de l’UE a finalement réussi à débloquer la situation.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, le Covid-19 est aussi devenu un autre allié des Balkans. «L’ampleur de la crise du coronavirus nous appelle à faire preuve d’unité et de solidarité», souligne ainsi la déclaration de Zagreb signée début mai par les dirigeants européens.

La lutte contre le virus a donc permis de renforcer les liens. «L’UE salue l’aide précieuse que les Balkans occidentaux apportent dans le contexte de cette pandémie à leurs voisins immédiats et à l’UE; elle y voit l’expression de la solidarité et du soutien mutuel sur lesquels l’UE repose», poursuit la déclaration symbolisant la relance du processus d’élargissement.

Le caractère durable de ce nouveau départ devra encore être confirmé par l’ouverture rapide de négociations d’adhésion avec la Macédoine du Nord et l’Albanie. Le signal envoyé aux autres pays ayant contracté le «virus» européen sera capital.

David Marques