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Le verre à moitié plein

À la vôtre et bon appétit. Une nouvelle étape vient d’être franchie dimanche avec l’ouverture des salles des cafés et des restaurants. Nous attendions cela depuis longtemps et que cela fait du bien de voir un peu de vie dans ces lieux qui étaient devenus sinistres avec leurs devantures plongées dans l’obscurité, leurs chaises rangées sur les tables prenant la poussière. Mais tout n’est pas «comme avant», bien entendu. Pour certains, il fallait passer par la case autotest avant de boire ou manger quelque chose. Une drôle de mise en bouche avant de partager un verre ou un bon petit plat…

Évidemment, ce petit pas vers la «vie d’avant» nécessite de nouveaux réflexes à adopter, encore. Mais il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur. Encore quelques semaines, quelques petits mois peut-être, et ces tests ne seront qu’un lointain souvenir. Espérons-le en tout cas. Car passer son temps à se tester pour pouvoir profiter d’un moment de détente aussi anodin que boire une bière à l’intérieur d’un café risque de devenir rapidement usant. Et ne parlons pas des professionnels de l’Horeca transformés en gardien du bon respect des règles sanitaires et du bon état de santé des clients qui franchiront leur porte. Un rôle qu’ils ont dû apprendre sur le tas bien malgré eux, puisque c’est une condition de leur réouverture.

Il faut impérativement que ces tests ou ces documents sanitaires à présenter ne deviennent pas la norme. Cela ne doit pas être du provisoire qui dure. C’est comme les masques. Quand est-ce que nous pourrons enfin les jeter à la poubelle définitivement ? Certains parlent d’un pas de plus vers la normalité, mais c’est plutôt une adaptation à l’anormalité que nous sommes en train de vivre finalement. Cette liberté surveillée commence à être longue à vivre. La campagne de vaccination peut, demain, nous aider à franchir un nouveau cap, mais encore faut-il que les précieuses doses nous protègent totalement des variants. Nous sommes finalement toujours à un point critique de la pandémie : nous commençons un peu à revivre comme avant, mais le risque que le coronavirus nous arrache encore ce que nous avons durement conquis est grand. Allons boire un verre dans un café pour nous remonter le moral…

Laurent Duraisin

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