Accueil | Editoriaux | Le vent a tourné

Le vent a tourné

En 24 heures à peine, le débat sur les restrictions anti-Covid s’est inversé. Avant Noël, un confinement plus strict était revendiqué, car nécessaire sur le plan sanitaire mais aussi plus cohérent que des fermetures «arbitraires» de certains secteurs. La culture fustigeait la décision de laisser les commerces ouverts. L’Horeca martelait qu’aucune base chiffrée n’existe sur de possibles foyers d’infections dans les cafés et restaurants. Dans l’opposition parlementaire, le commerce, les transports publics mais aussi les écoles ont été identifiés comme vecteurs de contamination. La culture et l’Horeca, pourtant innocents, seraient obligés de payer les pots cassés.

Depuis l’annonce de la réouverture des écoles, des commerces, de la culture et du sport, les critiques vont dans l’autre sens. Si on permet le déconfinement de ces secteurs, certes sous des conditions strictes, il n’existerait plus de raison pour maintenir l’Horeca fermé. Ou, à l’inverse, il faudrait garder les commerces fermés et rouvrir cafés et restaurants.

Courant décembre, le gouvernement s’est aussi vu accusé d’être trop répressif. L’ombre de l’État policier a plané au-dessus de la Chambre. Ceux qui étaient alors opposés à des règles plus contraignantes affirment aujourd’hui que l’ouverture est trop précoce ou même irresponsable.

Il faut néanmoins constater que l’accent a trop été mis sur les ouvertures. Le fait que le gouvernement souhaite en priorité continuer d’éviter les contacts rapprochés, en petit comité, sans masque ni respect des gestes barrières, n’a pas été compris. Annoncer dans la foulée la tenue des soldes dès le 20 janvier laisse penser que le commerce reste intouchable. Mais quelle aurait été la réaction si le confinement avait été prolongé, alors que les chiffres continuent de baisser?

En fin de compte, il aurait mieux valu attendre une semaine de plus avant de trancher. Avec une date de péremption de la loi Covid, fixée à dimanche, le gouvernement s’est mis une pression inutile. La gestion de cette pandémie nécessite toujours des décisions politiques les plus équilibrées possibles. Cela n’a rien d’évident, vu les intérêts des uns et des autres. L’esprit de solidarité n’est pas au beau fixe en ce début d’année 2021.

David Marques

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.