Le gouvernement veut accélérer le rythme, aller de l’avant, concrétiser ses promesses de campagne, mais aussi imposer un nouveau style. Et ça fait déjà des étincelles. Le clash Léon Gloden/Serge Tonnar risque de donner le ton d’une mandature où la coalition CSV/DP veut changer de paradigme face aux débats sociétaux qui ont agité le pays ces dernières années et qui ont parfois été au cœur de la campagne électorale. C’est donc autour de l’interdiction de la mendicité dans la capitale que les premiers éclats de voix ont eu lieu. Les premiers dérapages aussi.
Le sujet était déjà sensible avant les élections et a donné lieu à des échanges tendus entre l’Hôtel de ville de la capitale et les membres de l’ancienne coalition. Les verts notamment en avaient pris pour leur grade et ça n’avait pas forcément ému beaucoup de monde. Léon Gloden a aujourd’hui également droit à des remontrances particulièrement vives. Cela fait partie du débat. De là à jeter de l’huile sur le feu en se défendant… Ce «problème» de la mendicité sera loin d’être réglé avec ce règlement communal l’interdisant dans la capitale. Et, soyons clairs, il ne s’agit ici que du premier thème qui risque de chauffer à blanc les oppositions, qu’elles soient politiques, sociales ou populaires.
Il y a d’autres chantiers qui vont faire grincer des dents. Et la coalition CSV/DP va devoir trouver le ton juste. Le débat autour de la pérennité du système de retraite va vraisemblablement s’ouvrir lors de ces cinq prochaines années. Il y a aussi la lutte contre l’insécurité dans le quartier Gare, bien plus problématique que la mendicité agressive qui a hystérisé le débat ces derniers mois dans la capitale et qu’il va falloir combattre. Au niveau social aussi, les syndicats vont regarder de très près les mouvements de ce gouvernement très «business friendly». Les chefs d’entreprise affichent actuellement un large sourire, les salariés, eux, sont plus suspicieux, notamment sur l’index si décrié par le patronat lors de la cavalcade inflationniste qui a frappé le pays à partir de février 2022. Le gouvernement va lancer des initiatives, mais il va devoir aussi composer avec les critiques inhérentes à toute action politique. Sans s’enflammer.
Laissons faire ce gouvernement et passons à autre chose que la « bien-pensance » sponsorisée par die Grëng et le LSAP.