L’épreuve a été tellement grande que cette nouvelle a été divulguée presque en murmurant. Comme si en le disant trop fort, cela pouvait inverser la tendance de façon irréelle. Comme si le virus écoutait. Mercredi soir, la direction de l’hôpital Émile-Muller à Mulhouse a annoncé une accalmie depuis quatre jours dans l’établissement de soins concernant les cas de coronavirus. Le nombre d’appels au SAMU est en légère baisse et la journée de mardi a été «la plus basse (…) depuis 30 jours», selon le Dr Noizet, le chef des services d’urgence de l’hôpital. Le nombre de patients pris en charge à cause du Covid-19 diminue aussi légèrement.
Ne crions pas victoire trop vite. Nous savons tous que la maladie est vicieuse. Mais espérons que Mulhouse et l’Alsace voient enfin la lumière au bout du tunnel. Cette région a été la première touchée par l’épidémie et a été durement éprouvée depuis un mois. Les mesures barrières et le confinement mis en place depuis maintenant un peu plus de deux semaines commenceraient donc à porter leurs fruits. Mais le chemin sera encore long pour désengorger les hôpitaux qui font l’impossible pour sauver les patients les plus gravement atteints.
Le confinement semble donc permettre un ralentissement de la propagation de la maladie. À défaut de traitement ou de vaccin, c’est finalement l’une des seules armes que nous ayons pour combattre la maladie. Mais il faudra de la patience et encore de la patience pour que la population voie la menace s’éloigner. Tout est une question de temps et pour en gagner un maximum, le Grand-Duché a mis en place les mesures de confinement en même temps que la France, permettant de prendre de vitesse la propagation de la maladie et permettant surtout au Luxembourg d’obtenir une voire deux semaines d’avance face à son avancée par rapport à nos voisins français. Dans d’autres pays, les atermoiements politiques autour du confinement (en Grande-Bretagne ou aux États-Unis) risquent de coûter cher à la population.
Laurent Duraisin