Il y a quelques mois en arrière, bon nombre de dirigeants européens excluaient encore catégoriquement de mettre la main sur les avoirs russes gelés pour soutenir l’Ukraine dans son effort de guerre. La manne se chiffre à 210 milliards d’euros.
Des fonds dont Kiev a urgemment besoin, surtout en l’absence d’un soutien militaire plus conséquent de la part de ses alliés. L’espoir d’obtenir des missiles de croisière du type Tomahawk, un moment mis en perspective par le président américain, Donald Trump, s’est envolé.
Contrairement à ce qu’il avait dit lors de la campagne électorale, le chancelier allemand, Friedrich Merz, continue de bloquer la livraison des missiles du type Taurus. Heureusement, l’Ukraine dispose désormais de la capacité de produire certains missiles, en complément à la fourniture de missiles français et britanniques.
L’Ukraine est aussi prête à produire jusqu’à 20 millions de drones par an, comme l’a précisé le ministre de la Défense, Denys Shmyhal, lors de sa récente visite au Luxembourg. Ce qui manque, ce sont les moyens financiers. Et la fourniture de drones à longue portée. «Il nous faut continuer à augmenter la pression sur la Russie, en ciblant des aéroports et infrastructures critiques dans la région de Moscou», a clamé l’homologue de la ministre luxembourgeoise de la Défense, Yuriko Backes.
La détermination de l’Ukraine à repousser l’envahisseur russe demeure donc inébranlable. La volonté des alliés de soutenir Kiev reste aussi forte, mais, comme mentionné plus haut, il existe encore des blocages qui empêchent les forces armées ukrainiennes d’éloigner l’ennemi ou, du moins, de forcer le président russe, Vladimir Poutine, à engager des négociations de paix.
La semaine qui est sur le point de s’écouler aura amené certaines avancées majeures. À commencer par les sanctions américaines et européennes contre les hydrocarbures russes. Il revient désormais aux dirigeants de l’UE de trouver la bonne formule pour soutenir l’Ukraine à l’aide des fonds russes gelés.
L’entreprise est hautement complexe. La mutualisation du risque est incontournable. Il ne suffit plus d’afficher sa volonté d’augmenter la pression sur Moscou. Le temps du dégel est arrivé, sur les plans financier et militaire.