La moisson lancée dans le courant de cette année se poursuit et s’accélère même pour le gouvernement. Après les douloureuses annonces du début de législature, caractérisées par le paquet d’avenir, la coalition tente de regagner la confiance des citoyens.
Officiellement, le projet phare que constitue la réforme fiscale ne constitue pas un cadeau électoral en soi. Il est vrai que cette réforme a été ancrée dès le début dans le programme de coalition. En fin de compte, elle se présente peut-être un brin plus généreuse, non pas à cause des mesures du paquet d’avenir, qui ont toujours autant de mal à produire leurs effets, mais bien grâce à une nette reprise de la croissance économique.
Ce contexte de prospérité qui a regagné ces deux dernières années le Grand-Duché, avec un taux de croissance du produit intérieur brut qui dépasse largement les 4 %, constitue un des derniers espoirs de la coalition formée par le DP, le LSAP et déi gréng pour renverser la vapeur. Sauf si l’on estime que leur opération reconquête est une cause perdue dès le départ. Les derniers sondages, dont la valeur est plus que jamais à apprécier avec prudence, démontrent que le CSV continue à tout écraser sur son chemin du retour.
Sera-ce encore le cas à la sortie de cette première année de législature, où le gouvernement a pu lancer sa récolte pour de bon? Le plus grand parti d’opposition peine en effet toujours à convaincre dans son rôle d’opposition, qui manque souvent de substance. Aussi bien pour la réforme des finances communales que pour la réforme fiscale, les alternatives du Parti chrétien-social n’ont été dévoilées que la veille ou le jour même du vote à la Chambre des députés. Il semble donc que les tiroirs du parti, au pouvoir depuis de longues décennies avant de prendre la porte fin 2013, étaient peu garnis. Mais cela ne semble en rien perturber les électeurs.
Le bulletin final sera attribué dans un peu moins de deux ans lors des prochaines législatives. D’ici là, les deux camps auront encore suffisamment de temps pour redresser la barre.
David Marques