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Le temps de l’exil

Plus de 4,9 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays en guerre. Sur le terrain, aucune accalmie ne se dessine et aucune zone ne semble épargnée par les bombardements russes. Dans l’est du pays, les journées sont rythmées par les bombardements. Le Kremlin a fait du Donbass sa cible privilégiée après avoir échoué à faire s’effondrer le pays en s’emparant de la capitale Kiev. Les combats sont meurtriers dans le Sud aussi et la lente agonie de Marioupol se poursuit en attendant la vaste offensive d’ores et déjà annoncée.

Combien de temps va durer cette guerre, cyniquement baptisée «opération spéciale» par Moscou? Nul ne le sait. Certains imaginent que Vladimir Poutine souhaite une victoire avant le 9 mai afin de l’utiliser pour sa propagande lors des célébrations de la victoire sur l’Allemagne nazie. Mais le calendrier semble serré, à moins d’une attaque frontale et dévastatrice pour les deux camps.

Non, la guerre va encore durer. Les Ukrainiens ne veulent pas baisser les armes et se battront jusqu’à la fin pour le moindre centimètre carré de leur territoire. La situation à Marioupol est là pour prouver leur détermination qui a chamboulé les plans de l’armée russe. Les réfugiés qui se sont éloignés du fracas des bombes risquent donc de rester plus longtemps que prévu dans nos pays. Et ils seront aussi de plus en plus nombreux.

Beaucoup de ces réfugiés expliquent qu’ils ne sont dans nos pays que pour quelque temps seulement. Tous avaient une vie en Ukraine et espèrent la retrouver le plus vite possible. Retrouver aussi leur maison, leur famille, un mari ou un fils qui se bat. Cette mise en sécurité ne doit durer qu’un temps. Mais personne ne peut leur dire quand leur exode s’achèvera.

Les armes parlent et les pourparlers entrepris par Kiev et Moscou semblent aujourd’hui au point mort. Alors nous devons les accueillir, mais aussi les aider à s’intégrer dans leur nouveau pays. Que ce soient les adultes, mais aussi les enfants. La vie doit continuer malgré tout et la déchirure de l’exil. Le défi est de taille pour l’Europe et le Grand-Duché. Mais nous y arriverons. Nous y sommes toujours arrivés.