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Le salut par la base

L’information faisait le tour des agences de presse du monde entier, hier, dans la journée. Barack Obama devait présenter un grand plan pour lutter contre le changement climatique. En soirée, le verdict tombe. Principale annonce du président américain : la réduction d’ici 2030 des émissions de carbone des centrales électriques de 32 % par rapport aux niveaux de… 2005.

Bon… D’accord, la montagne a accouché d’une souris. Mais il faut dire que les contraintes qui pèsent sur la Maison-Blanche sont nombreuses. En plus des importants lobbys économiques et financiers, l’exécutif démocrate doit composer avec un Parti républicain, majoritaire au Congrès, dont de nombreux dirigeants vont jusqu’à nier l’existence même du réchauffement climatique.

L’Union européenne, elle, avec ses objectifs ambitieux, se présente en leader en vue de la conférence de Paris sur le climat (COP21) à la fin de l’année, qui, en théorie, doit déboucher sur un accord mondial permettant de limiter le réchauffement climatique à 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle. Mais en Europe aussi, les lobbys économiques vont peser de tout leur poids, comme Xavier Bettel a pu enfaire l’expérience fin juillet. En tant que président du Conseil de l’UE, il a reçu l’organisation Business Europe, qui représente le patronat européen et dont le message fut très clair : la compétitivité des entreprises passe avant le réchauffement climatique.

Il ne faut donc pas attendre de miracle de la COP21. En effet, le climat est une problématique de long terme, incompatible avec le calendrier à très court terme du monde politique (les prochaines élections) et du monde économique (le profit immédiat). Le salut ne pourra venir que de la base. Partout autour du globe, des militants, de simples citoyens se mobilisent pour trouver des solutions locales pour lutter contre le changement climatique, à l’image des membres des associations Altertour et Alternatiba, qui se sont retrouvées à Luxembourg la semaine dernière. Comme le déclarent ces citoyens engagés : «Après la déception de Copenhague 2009, Paris 2015? Quoi qu’il se passe, nous agirons d’en bas.»

Nicolas Klein (nklein@lequotidien.lu)