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Le roi déchu

C’est un véritable tremblement de terre qui ébranle Hollywood et tout ce que compte la planète show-business depuis quelques jours.

Le grand manitou de l’industrie du cinéma, l’incontournable producteur Harvey Weinstein, doit faire face à une avalanche d’accusations d’attouchements sexuels et de viols portées par des femmes qui osent enfin parler. Il aura suffi d’une étincelle, une première victime qui entame une procédure, et l’effet boule de neige a suivi. Toutes ces femmes sont issues d’un milieu qui s’est tu pendant des années, car Harvey Weinstein était tout-puissant. Si puissant qu’il pouvait facilement contraindre ses victimes et tout se permettre. Après tout, difficile de faire carrière à Hollywood sans croiser son chemin.

Ce dernier s’est «défendu» en déclarant que ses pratiques étaient d’une autre époque, comme si finalement les attouchements et les agressions n’étaient pas si graves et que l’on venait de changer les normes. On lit d’ailleurs dans la presse la liste des méfaits d’Harvey Weinstein, et on y voit entre autres des «rapports forcés» ou encore des «rapports non consentis». Pas besoin d’y aller par quatre chemins, ça s’appelle un viol, c’est aussi simple que ça.

Ce scandale rappelle que des Harvey Weinstein pullulent dans notre société. On se souvient de DSK, et l’homme actuellement à la tête des États-Unis n’est pas en reste quand il parle des femmes. Nombre d’entre elles peuvent relater ce genre d’anecdotes : le collègue très lourd qui a les mains baladeuses, le supérieur qui pose des questions très personnelles, le recruteur qui a des remarques déplacées.

Jusqu’ici, les femmes courbaient l’échine et encaissaient. Parce que c’est comme ça, parce qu’il n’y a rien à faire, parce qu’on ne veut pas passer pour la mégère qui n’a pas d’«humour», puis parce que la honte n’est pas souvent dans le camp de l’agresseur. Avec cette affaire, il est encore une fois prouvé que si les langues se délient, c’est toute la société et les mentalités qui avancent. Harvey Weinstein est déchu de son trône, et ça c’est une bonne nouvelle.

Audrey Somnard

Un commentaire

  1. Pour le coup : « Le roi est nu ! »

    Sinon l’Intelligentsia dans toute sa splendeur :
    https://www.les-crises.fr/du-bon-cote-de-la-barricade-quand-bhl-soutenait-weinstein-qui-defendait-polanski/