Bon nombre de pays retombent dans leurs travers. En réaction à la recrudescence du coronavirus sur le Vieux Continent, ils décident de fermer à nouveau leurs frontières. C’est notamment le cas du Danemark et de la Finlande. D’autres émettent de fortes restrictions, comme le respect d’une quatorzaine.
Le Luxembourg, déjà fortement secoué pendant la phase aiguë de la crise sanitaire en raison de la fermeture de la frontière allemande et des restrictions imposées par la France et la Belgique, risque une nouvelle fois de trinquer. Vendredi, il a été confirmé que le Grand-Duché figure sur la liste rouge de 11 pays. La plupart font partie de l’Union européenne. Comme au printemps, le principe sacré de la libre circulation est piétiné pour des raisons sanitaires qui, de facto, ne tiennent pas la route.
«La fermeture des frontières n’arrête en rien la propagation du virus», ne cesse de clamer le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn. Il vient d’interpeller les 11 pays ayant émis des restrictions à l’égard du Grand-Duché. Il a également pris contact avec nos pays voisins pour les convaincre de laisser ouvertes leurs frontières.
En raison de la nette hausse des infections au coronavirus lors de ces trois dernières semaines, la ministre de la Santé admet pouvoir comprendre l’effroi de certains pays. La très large campagne de tests rend plus difficile la comparaison avec d’autres pays, dont le nombre de dépistages est bien plus faible. L’âge moyen des personnes testées positives, le nombre stable des décès ou encore la situation dans les hôpitaux ne sont pas non plus pris en compte. Encore une fois, l’UE est incapable de s’accorder sur une stratégie de lecture commune.
La rancune est justifiée. Elle ne doit cependant pas faire oublier que ce sont les citoyens qui ont entre leurs mains l’évolution du nombre des infections et donc leur liberté de circulation en cette période de pandémie.
David Marques