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Le recul démocratique

Le constat revient encore et toujours : «le Luxembourg n’est pas une île». Autrement dit : notre pays n’est pas épargné par les grandes tendances politiques, sociétales et économiques. Souvent, le Grand-Duché performe encore mieux que d’autres États, au sein de l’UE et à l’échelle internationale.

Mais le positif est de plus en plus fréquemment accompagné par du négatif. Citons à titre d’exemple les importantes inégalités sociales, avec à la clé un taux de pauvreté très élevé.

Des inégalités existent aussi sur le plan démocratique. Près de la moitié de la population n’a pas son mot à dire lors des élections législatives. Dix ans après l’échec retentissant du référendum de 2015, le camp politique ne semble pas encore prêt à se pencher à nouveau sur la question du droit de vote pour les résidents non luxembourgeois.

Leur faible participation aux élections communales et européennes ne peut pas être un argument pour maintenir le statu quo, qui à terme peut menacer la cohésion sociale. Selon l’enquête Polindex 2024, deux tiers des citoyens étrangers souhaitent voter aux législatives.

D’autres menaces pèsent sur la démocratie luxembourgeoise. La plus inquiétante : 33 % des citoyens se disent tentés par un régime politique «plus efficace» que la démocratie. À quoi pensent-ils plus précisément? Un régime autocratique, voire une dictature?

L’enquête précitée ne livre pas de réponse, mais le taux – encore plus élevé dans d’autres pays européens – doit inciter les responsables politiques à se poser les bonnes questions. Le fossé avec les électeurs a tendance à s’agrandir. Les partis d’extrême droite ont le vent en poupe. Quelles peuvent être les solutions pour enfin mieux répondre aux soucis et aux problèmes des gens?

Au Grand-Duché, les gouvernements successifs paraissent avoir mieux réussi à trouver des réponses que les exécutifs d’autres pays européens. Les citoyens ne sont pas attirés par les courants extrémistes.

Par contre, la méfiance envers la politique s’agrandit, les institutions démocratiques perdent la confiance des citoyens. Plus d’un tiers des 18-24 ans semblent s’éloigner du camp pro-démocratie. Il faudra miser sur la base positive encore existante pour stopper à temps le recul démocratique, qui est une réalité.

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