Il a tenté de se défendre, hier, après avoir provoqué une levée de boucliers. C’est raté. Car au lieu d’avouer un faux pas, le député Tom Weidig (ADR) en a remis une couche, après avoir menacé le caricaturiste Carlo Schneider. Cette fois, sa cible n’est pas le dessinateur, mais la presse. «Ne réalisez-vous pas ce qui se passe : les médias ne parlent pas de la terreur anti-étatique de gauche perpétrée contre un ministre du gouvernement», a-t-il lâché sur Facebook.
Non, Monsieur le député, la presse nationale, toutes rédactions confondues, ne passe pas sous silence la soi-disant «terreur anti-étatique de gauche» ayant visé le ministre Léon Gloden. Pour preuve, aucun éditorialiste ou commentateur n’a relativisé les actes de vandalisme perpétrés contre le domicile de l’ancien député-maire de Grevenmacher. Bien au contraire. La condamnation a été unanime, y compris dans les colonnes du Quotidien. Dans son éditorial publié au lendemain des faits, notre rédacteur en chef, Laurent Duraisin, qualifiait ces actes d’«intolérables» : «Car peu importe ce que nous pensons de la décision du ministre (NDLR : valider l’interdiction de la mendicité), la protestation, et parfois même la colère, doit rester dans les mots, le débat public, l’échange».
Ensuite, Tom Weidig a tenu à minimiser la menace formulée à l’égard de Carlo Schneider : «J’ai uniquement voulu l’amener à réfléchir et se mettre à la place de la victime». Encore une affirmation qui n’est pas tenable. Le caricaturiste a ainsi souligné dans une première réaction que lui-même a déjà été victime de nombreuses menaces, y compris par des islamistes fanatiques, après avoir caricaturé le prophète Mahomet. Le dessinateur peut donc très bien se mettre à la place de la famille Gloden. Le ministre a d’ailleurs affirmé avoir ri de la caricature, également fustigée par le président de l’ADR, Fred Keup.
Espérons que Tom Weidig puisse enfin comprendre qu’il possède, en tant que député, une responsabilité particulière. Le président de la Chambre, Claude Wiseler, a annoncé, hier soir, l’avoir convoqué pour un entretien en tête à tête. Un rappel à l’ordre est urgent, mais il y a peu de chances que le provocateur de l’ADR ne récidive pas…