Des sommets jamais atteints, des records battus… Tous les jours ou presque, les mauvaises nouvelles tombent concernant les prix de l’énergie. Les pourcentages de hausse annoncée ces prochains mois nous donnent déjà des sueurs froides que ce soit pour le gaz ou l’électricité. Pour le carburant, les hausses successives de ces derniers jours passent désormais presque inaperçues. Aujourd’hui, peu importe combien coûte exactement le litre de diesel ou de super sans plomb : c’est juste horriblement cher. Les États européens fourmillent d’idées pour faire baisser le fardeau du coût de l’énergie pour les ménages. Mais ce ne sera pas suffisant. Les habitants du continent vont devoir s’astreindre à une sobriété jamais vue depuis les grands chocs pétroliers au début et à la fin des années 70.
Il y a 50 ans, nos anciens avaient aussi pris en plein visage ces hausses des prix du pétrole. Il y avait eu également un petit vent de panique devant cette situation qui bouleversait l’équilibre géopolitique mondial et qui avait un impact direct sur nos sociétés. Pour économiser le précieux carburant tiré de l’or noir, l’Allemagne ou les Pays-Bas avaient décrété des dimanches sans voiture. En France, cinq jours d’électricité dans les bureaux, les entreprises ou les commerces les deux dernières semaines de décembre, interdiction de mettre le thermostat à plus de 22 °C dans les sociétés ou les administrations, extinction de la lumière dans la devanture des magasins la nuit… L’Europe n’avait pas de pétrole, mais elle avait des idées.
La situation a montré, comme celle actuellement, notre dépendance énergétique à des pays prêts à utiliser le robinet pour faire pression sur nos gouvernements concernant tel ou tel sujet, tel ou tel pays, tel ou tel conflit. Les chocs pétroliers ont fait des dégâts sur nos économies, c’est certain, mais l’obstacle a été surmonté. Il a aussi permis de lancer des initiatives pour diversifier les sources d’énergie en Europe. Le tout pétrole n’était plus possible. À nous de trouver la voie pour nous dégager de ces énergies fossiles et ne plus subir les contrecoups du désir de grandeur d’un dictateur sanguinaire, que ce soit en Europe ou ailleurs dans le monde.