Quel peut être le réel apport de la reconnaissance d’un État palestinien par la France, le Canada, le Royaume-Uni – tous membres du G7 –, soutenus par le Portugal, la Belgique ou encore le Luxembourg? Pour le Premier ministre, Luc Frieden, «la reconnaissance n’est pas la fin, mais le début d’un processus». Le soutien apporté à la Palestine est «à considérer comme une brique pour bâtir la paix». Il admet toutefois que le «chemin sera long et compliqué».
Ces derniers mois, l’urgence à agir est devenue une évidence. Le gouvernement israélien n’a aucune volonté de cesser sa guerre sans pitié contre le Hamas. Ce n’est cependant pas le groupe terroriste qui souffre des bombardements, mais les civils assiégés à Gaza, privés d’aide humanitaire et survivant dans les ruines. La riposte est devenue tout aussi condamnable que l’attaque atroce perpétrée le 7-Octobre par le Hamas contre Israël.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, fermement opposé à un État palestinien, menace désormais d’étendre la colonisation en Cisjordanie. Deux ministres d’extrême droite réclament l’annexion du territoire palestinien, illégalement occupé par des colons israéliens. Le Hamas refuse également toute solution à deux États. Autrement dit : les deux camps veulent éradiquer l’autre. Dans ce contexte, le renforcement de la Palestine est pleinement justifié. Pour garder l’espoir d’une issue pacifique, sans le Hamas, et avec un futur exécutif israélien plus modéré. Mais cette démarche risque d’arriver trop tard.
Luc Frieden et Xavier Bettel placent de grands espoirs dans le président américain, Donald Trump. Avec son discours incendiaire, mardi, devant les Nations unies, ce dernier a démontré qu’il n’avait nullement l’intention de freiner son pote Netanyahu. L’alliance des plus de 150 États soutenant la Palestine – y compris les pays arabes et membres de l’UE – n’ont plus le choix : ils doivent mettre le gouvernement israélien dos au mur. Soit stopper les échanges commerciaux, imposer des sanctions financières et cesser les livraisons d’armes. Sans quoi, il faut s’attendre au pire : la déportation des Palestiniens et la création d’un «grand» Israël et une «Riviera» à Gaza. Ce serait une honte pour l’humanité dans son ensemble.