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Le pire ennemi de Daesh

Ils nous violent. On les tue.

Voilà la réponse, cinglante comme une rafale de kalach, de femmes kurdes aux demeurés de Daesh. Des combattantes qui, depuis des mois, et dans la quasi-indifférence mondiale, s’organisent en brigade, défendent leurs proches et vont en première ligne pour combattre les soldats de l’État islamique (EI). Qui tremblent de peur, littéralement. Surkheen, une Kurde de 17 ans, expliquait pourquoi, le 2 octobre 2014, à une chaîne d’information française : «Les soldats de l’EI sont persuadés que s’ils sont tués des mains d’une femme, ils n’iront pas au paradis. Ils fuient quand ils nous voient.» On imagine le douloureux cas de conscience de ces mous du bulbe, contraints de choisir entre détaler face au «sexe faible», ou se priver des joies du paradis et de ses 72 Houris (vierges).

Les jeunes femmes kurdes, elles, ont fait leur choix. Beaucoup sont mariées, ont des enfants. Mais elles préfèrent prendre les armes. Car elles risquent tout autant, sinon plus, à rester à la maison. Sama, une autre combattante : «Ces barbares tuent, violent et vendent les femmes comme esclave. Nous les combattrons jusqu’au bout.»

C’est une facette peu évoquée des ravages de l’EI. En mars dernier, les Nations unies publiaient ainsi un rapport effarant sur les «violences sexuelles systématiques» perpétrées par l’EI sur les Yézidis. Cette minorité du kurdistan irakien, vue comme des polythéistes par l’EI, font, à ce titre, l’objet d’une persécution impitoyable. Au moins 3 000 victimes âgées de 8 à 35 ans seraient actuellement réduites en esclavage sexuel, gérées comme du bétail par la bureaucratie jihadiste, qui y voit une façon d’attirer des candidats au martyr.

Si les combattantes kurdes remportent des victoires, elles ne peuvent remporter la guerre. Soutenir ces femmes devrait être une priorité dans cette lutte contre Daesh. Mais la riposte armée ne suffit pas. L’EI continuera à séduire tant qu’on n’arrivera pas à broyer sa pourriture idéologique. Pour que ses soldats comprennent enfin qu’ils salissent autant leur honneur d’homme que leur religion en traitant ainsi celles qu’ils convoitent tant, et dont ils ne peuvent obtenir les faveurs que sous la contrainte.

Romain Van Dyck

Un commentaire

  1. Nous avons eu l’occasion en Tunisie puis au Maroc de Croiser des femmes musulmanes (en période de ramadan je l’avoue)
    certaines femmes (qui ont de beaux yeux) profitent des voiles et autres pour se faire « draguer » meme si elle sont moins biens fou foutues
    c’est d’ailleurs l’origine « occasionnelles » de ces tenues